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L’autre soir, Alain Juppé, ancien premier Ministre français et actuel maire de Bordeaux, a présenté à la télévision son récent ouvrage : « Je ne mangerai plus les cerises en hiver. Pas du tout un roman-fiction ; pas davantage un Essai à dogmes philosophiques ; mais, une expérience personnelle racontée sans passion, ni accusation, ni rancune.


Répondant à l’une des questions de la journaliste qui l’interviewait et qui tentait de sonder le fond de sa pensée, Alain Juppé a eu cette belle répartie : « Je n’aime pas des certitudes qui sont affirmées de manière absolue ; au contraire, c’est dans le domaine des doutes possibles que je me sens plus à l’aise… » Je m’excuse de n’avoir pas pu citer texte les paroles du maire de Bordeaux ; au moins, je suis tout à fait sûr de n’avoir pas trahi l’essentiel de ses convictions… Voilà !...Dans cet embrouillamini qu’on pourrait baptiser du nom de « Affaire Mitonneau » et qui concerne la nomination d’un Directeur général de la presque mort-née Camair Co, il se trouve que, moi aussi, je ne gobe pas facilement des certitudes, même lorsque celles-ci sont assenées avec une clarté et une pertinence troublantes. En effet, le pressenti Directeur Général démissionnaire de Camair Co raconte les péripéties de son Odyssée camerounaise sur un ton plat, où l’on ne décèle, ni amertume, ni quelque envie prononcée de régler ses comptes. D’emblée, on a l’impression que le pilote chevronné d’Air France dit vrai, surtout lorsque, alors qu’il est censé ne pas connaître nos « us et coutumes intérieurs » en matière de passation de marchés et de « partage du gâteau », il décrit, avec des détails familiers, les différents modes opératoires que des Camerounais ont depuis longtemps mis en place. Ce Gilbert Mitonneau finit même par éveiller un peu de sympathie, quand il en arrive à remercier notre ministre de l’Economie qui, reconnaît-il, a remboursé son dernier billet d’avion et réglé sa dernière note de frais d’hôtel…

 

Pour autant, tout ce que M. Mitonneau déclare n’est pas  tout de suite pour moi paroles d’Evangile. Après tout, Gilbert Mitonneau plaide sa propre cause. C’est connu : nul n’est bon juge dans sa propre cause. De plus, un témoin unique est souvent un témoin inique. C’est pourquoi, aux « certitudes » de Mitonneau, je préfère, comme Alain Juppé, une attitude pleine de réserve, où le doute me pousse à continuer de me poser encore des questions, afin de pouvoir mieux comprendre. Néanmoins, j’avoue que les déclarations de ce pilote d’Air France m’agacent sérieusement.

 

Car, si elles retraçaient les faits dans leur réalité mafieuse, il ne resterait qu’à avoir honte, à la place de tant de personnalités impliquées, auxquelles, apparemment, la honte ne dit plus grand’chose. Comme l’écrivain l’avait jadis demandé à son Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, je demanderais également au Cameroun, mon « pays bien-aimé » de pleurer à chaudes larmes. En effet, si les choses en étaient effectivement à ce stade de la gangrène et de la pourriture, on se dirait, impuissant, que « Epervier » vole, moins il fait peur. Pire, il serait comme le préservatif de Benoît XVI : non seulement il ne combattrait pas efficacement la corruption, mais encore, il l’aggraverait considérablement

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