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Paul Biya : camer.bePaul Biya, président de la République du Cameroun, en exercice depuis le 06 Novembre 1982, ne cesse de poser des actes ou d’afficher ostensiblement des comportements susceptibles d’étonner, d’irriter et même de heurter la compréhension et la sensibilité de toute personne étrangère qui observe pour la première fois le fonctionnement et la gestion de la scène politique camerounaise.

Il faut dire que même nous, qui vivons au Cameroun et qui y sommes né(e)s depuis près d’une trentaine d’années, n’arrivons pas à nous en accommoder, loin s’en faut, tellement ils sont choquants et méprisants vis-à-vis des populations camerounaises de qui il a portant reçu la prestigieuse mission de présider à sa destinée. Populations camerounaises de qui il tient sa légitimité internationale. Et populations camerounaises enfin, vis-à-vis des quelles, il a pris l’engagement solennel de défendre, de protéger et de préserver les intérêts, les droits et de lutter pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de leur bien être quotidien, au maximum de ses capacités.

Le moins que l’on puisse dire, en observant la géographie sociale et économique du Cameroun après près de 27 ans d’exercice de pouvoir par le président Biya, c’est que les choses les mieux partagées par l’immense majorité de la population Camerounaise sont: la précarité, la famine, la pauvreté, la frustration avec leurs corolaires que sont le chômage de la jeunesse en particulier, dont le taux est de plus en plus croissant, la cherté grandissante du coût de la vie qui ne permet plus aux populations de subvenir à leurs besoins les plus basiques, la sous scolarisation des populations, surtout celles vivant en zones rurales, l’absence de services publics, l’insécurité et le taux de criminalité grandissant, l’insuffisance, etc. Il existe d’autres traits marquants, caractéristiques de l’empreinte du président Biya. Sans pouvoir les citer de manière exhaustive, tellement ils nombreux, nous pouvons mentionner quelques uns parmi lesquels :
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Les pratiques de corruption, les détournements de fonds publics, le raquette systématique des populations pourtant de plus en plus pauvres par les fonctionnaires;
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L’inexistence de critères objectifs de mesure de performance dans les entreprises publiques ou parapubliques, qui ont brillé sans surprise, par une absence totale et scandaleuse de résultats et de compétitivité, entrainant de ce fait les privatisations successives de certaines entreprises, avec les résultats que nous connaissons tous;
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La promotion ou l’ascension sociale fulgurante des fossoyeurs de la fortune publique et l’enrichissement illicite des fonctionnaires;
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La mise en place "progressive" depuis douze ans, des dispositions de l’article 66 de la Constitution du Cameroun du 18 Janvier 1996. Pourtant, la mise en application de cette disposition aurait permis au pays d’anticiper sur nombres de détournements de deniers publics qui se sont produits depuis 1996 et certainement que son opérationnalité n’aurait pas coûté autant au contribuable camerounais;
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Le pouvoir extravagant et surprenant dont bénéficient les fonctionnaires qui sont aujourd’hui devenus plutôt des hommes d’affaires à qui l’on ne demande aucun compte;
Tout ce qui précède, bien que caractérisant profondément et structurellement le régime dit du "Renouveau", n’est sûrement pas l’objectif ultime pour lequel nous tenons à exprimer à travers cet article, notre ressentiment sur le mépris et l’indifférence qu’a le président Biya pour le peuple camerounais.

En effet, c’est à la lumière d’un certain nombre d’observations concrètes et choquantes, faites tout récemment par les camerounais, que nous tenons absolument à mettre en lumière ce dédain viscéral exprimé par lui vis-à-vis des camerounais. En temps normal, le président Biya, de par sa position, devrait être un modèle, une référence pour ses compatriotes. Mais les faits nous démontrent plutôt le contraire. Il ne gène pas pour afficher des comportements de nature douteuse qui mettent en relief son mépris profond pour les camerounais. Comportements qui très souvent, en sont encore à entretenir le mythe de l’homme blanc.
Nous en voulons pour preuve, pour ceux qui en douteraient encore, ce qui suit:
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La nomination des cadres du RDPC, son parti, au conseil électoral d’Elecam. Sur 12 membres que compte le conseil électoral d’Elecam, sept (7) au moins sont des anciens cadres du RDPC et n’y ont "démissionné" qu’après leur nomination à ce dit conseil. Ceci revient à dire qu’au moment de leur nomination, ils appartenaient toujours au RDPC. Ce qui est contraire aux dispositions des articles 8(2 et 3) et 13 de la loi portant création, organisation et fonctionnement d’Elecam du 29 Décembre 2006 et pourrait mettre en cause l’intégrité et le professionnalisme de cet organe qui nous est présenté comme "indépendant", et très attendu par les populations;
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Le président est toujours parti pour un "bref" séjour privé à l’étranger, précisément en Europe où il s’y plait à vivre ou à s’y soigner, à défaut d’avoir pu créer chez lui-même un cadre de vie agréalable et épanouissant pour tous et des hôpitaux dignes de ce nom, capables de fournir des soins de qualité à tous les camerounais. Non, pour lui, les camerounais ne méritent pas autant d’attention et de délicatesse. Tout laisse à penser que c’est de "chez les autres" que le président Biya préfère diriger son pays. ce qui est inconcevable et indigne de la part d’un chef d’Etat qui se respecte et qui respecte son peuple qui, en acceptant les sacrifices qu’il (le peuple) a consenti, a fondé tellement d’attentes et d’espoirs sur lui.

Tout récemment, en tout début de crise, alors qu’à travers les médias du monde entier, nous regardions tous les autres chefs d’Etat respectables et soucieux de la santé de leurs compatriotes, se mobiliser fortement et personnellement pour anticiper, contrecarrer ou gérer les effets néfastes de la Grippe A (H1N1), on n’a surtout pas entendu le président du Cameroun qui ne s’est même pas donné la peine de rentrer à la maison;
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Tandis que les camerounais se plaignent du chômage, le président ne se gène pour apporter des solutions aux problèmes de chômage des autres. Le 12 novembre 2008 dernier, il confiait au cabinet conseil en communication PB Com, à travers sa présidente Patricia BALM, qu’il a reçu en fanfares et avec tous les honneurs et qu’il a l’habitude de recevoir au Palais de l’Unité, la mission d’assurer et de gérer la communication entre la jeunesse camerounaise et son président de la République du Cameroun. Afin que les problèmes de celle – ci soient entendus par ce dernier, dit-on. Pendant ce temps, de nombreux camerounais beaucoup plus compétents, sortis des Ecoles les plus prestigieuses de communication au monde et rentrer au pays pour servir, tirent le diable par la queue au quotidien pour faire fonctionner leurs agences ou entreprises de communication pour ceux qui ont pu en créer une.
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Dans le même registre, le 04 Février 2009, le président Biya, toujours lui, recevait M. FOUK’S, président exécutif de l’agence internationale de communication World Wide Euro, à qui il a confié la charge de soigner l’image du Cameroun et d’assurer son rayonnement international eu égard de ses réalités et de ses potentialités. Une fois de plus, des camerounais au moins aussi compétent que ce M. FOUK’S existent mais, leur président n’aime et n’a confiance qu’aux blancs au point de résoudre leurs problèmes de chômage au détriment des siens. Manque de bol pour nous.
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Toujours dans la même lancée, c’est à un français, l’ancien directeur de la rédaction de France soir, M. MATTEI, que le président a confié l’écriture du livre, intitulé "LE CODE BIYA : livre de campagne du chef de l’Etat pour la présidentielle 2011 ". C’est tout simplement dire que notre président a conscience qu’aucun camerounais ne le connait tel qu’il est, au point qu’il en vienne à lui confier l’écriture de son hagiographie. Il a conscience qu’il s’est comporté avec ses compatriotes, de façon telle que nous pouvions le comprendre, comprendre ses codes, les décrypter et les interpréter dans le sens qu’il aurait souhaité que nous le fassions et c’est pour cette raison qu’il a donc confié cette mission à un étranger, qui le connait beaucoup mieux que nous, ses mandants. Nous, qui avons décidé de faire de lui ce qu’il est.
Pouvons-nous un seul instant, imaginer le nombre de milliards de francs CFA déboursés par le président de la République à ces occidentaux? Non, mais une chose est sûre, c’est que ça a coûté beaucoup de milliards. Beaucoup trop de milliards inutiles, d’ailleurs. Cette opération coûte certainement beaucoup plus et de loin, que ce qu’il
aurait donné à des camerounais au moins aussi compétents que ces trois occidentaux, pour remplir les mêmes missions.
De plus, pouvez – vous imaginer Barack Obama ou Nicolas Sarkozy confier ce genre de missions à des non nationaux? Certainement pas. Parce qu’il est conscient que c’est d’abord les problèmes de ses compatriotes qu’il doit résoudre. Ensuite, il a conscience que c’est eux qui l’ont mis au sommet où il se trouve et que s’ils (les compatriotes) décidaient du contraire, il n’y serait plus et pour ça, il leur doit la considération, l’égard et le respect les plus absolus dont il peut faire preuve.

Tout le contraire de ce que le président propose à ses compatriotes, qui pourtant, vivent dans l’indigence et la détresse la plus totale.
Au regard de tout de ce qui précède, nous pouvons affirmer sans aucun doute que, l’exercice du pouvoir par l’homme, auteur du discours, porteur d’espoir, prononcé en 1982 sur la rigueur et la moralisation, auteur de l’ouvrage apprécié par tous, intitulé "Pour le libéralisme communautaire" s’est caractérisée par une absence de vision politique, économique, culturelle et sociale pour le Cameroun, par une inversion de l’échelle des valeurs qui a favorisé l’enracinement profond des antivaleurs telles la corruption, le clientélisme, le laxisme, la tricherie, etc., au détriment des valeurs morales classiques telles la solidarité, la dignité, le travail, le mérite, la rigueur, la responsabilité, etc. que les camerounais dans leur immense majorité avaient cru percevoir en lui. Et c’est cela malheureusement, qu’il laissera à la postérité. L’image d’un homme sans dignité, sans fierté, sans moralité, mesquin, etc. Bref, l’image d’un Chef d’Etat sans leadership.

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