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La rébellion dans le pays bamiléké : Une expression nationaliste et politique (24/02/2009)
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Suite au débat suscité par le livre de Bouopda Kamé, le rédacteur en chef du site Histoire-du-cameroun.com a souhaité apporter son éclairage sur cette page de l'histoire du Cameroun. |
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Par Noumbissie Tchouake |
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Une chefferie en pays Bamiléké |
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Le problème bamiléké, avant d’être posé à l’Etat camerounais, et à la nation en construction, est d’abord un problème entre Bamiléké. Les pages de l’histoire du Cameroun sont pleines des épisodes écrits par ces hommes qui refusèrent délibérément la confrontation des vues. Dès le lendemain de la colonisation allemande, la question de la place des Bamiléké est mise en évidence. Ceux qui hier, par calcul politique certainement, s’opposaient avec véhémence à tout traitement politique de la crise dans l’Ouest-Cameroun, trouvent aujourd’hui des défenseurs terrés derrière l‘histoire.
Le livre de Bouopda Pierre Kamé s’inscrit dans cette logique. Les époques changent, mais les mentalités de girouette s’adaptent toujours aussi bien aux vents. Ecrire sur l’histoire et faire œuvre d’historien sont des actes dissemblables. Tel est le premier constat que l’on peut faire à la lecture de De la rébellion dans le Bamiléké. Le livre de Bouopda Pierre Kamé aurait pu, face à l’indifférence générale des chercheurs en histoire, trouver une belle place dans les rayons à oripeaux des salons huppés de Yaoundé. Mais, depuis quelques semaines, des esprits malins ont débusqué l’objet réel de ce travail (voir l’exploitation sans complexe des thèmes du livre par le journaliste Edouard Kingue et surtout Kobila Mouangue). D’articles de presse, en débats, l’auteur communique. Il pose des balises sur des voies pour imposer des appréciations qu’il n’ose pas qualifier de « convictions politiques. » Il attire les âmes sensibles sur ce qu’il nomme des « recherches sur l’histoire de notre pays ».
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L’objet du livre
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Le livre de Bouopda Kamé |
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Dès les premières lignes du travail de Bouopda Pierre Kamé, l'on est saisi par un malaise. Le titre de l'ouvrage nous invite à l'exploration des évènements qui marquèrent l‘histoire du Cameroun et particulièrement le pays bamiléké. Et pourtant, très vite l'on comprend que l'auteur se libère des contraintes de la recherche historique. Au fil des pages, il élude les questions essentielles, impose ses impressions et son opinion sur les événements. Il apparaît de facto au lecteur que les écrits sont des projectiles. L’auteur endosse sans détours le rôle de nettoyeur. Ces caractéristiques nous amènent à nous interroger sur la classification à donner à cette nouvelle production de Bouopda Pierre Kamé. N’essaye t-il pas de réhabiliter la mémoire de ces hommes politiques autochtones qui furent des auxiliaires zélés auprès des forces françaises dans le pays bamiléké ?
L’auteur, dans un entretien en ligne, relève deux motivations à la base de son travail. Si le besoin « d’éclairer nos jeunes compatriotes » est louable dans son intention globale, la motivation personnelle est doublement révélatrice. Elle nous interpelle sur le plan scientifique et éthique. Car, quand l’on enfourche les armes de l’historien, il est certes difficile de faire abstraction de son sentiment personnel, mais il est nécessaire de pondérer par une estimation rigoureuse des témoignages…le fondement sur lequel repose l’appréciation historique.
Nous découvrons ainsi, comme par hasard, que l’auteur est le fils de Samuel Kamé. Autour d’une citation : « Cette guerre, mon père l’a faite, et j’en puis parler » en épigraphe, l’auteur fait appel aux écrits romancés de Victor Hugo. Il établit ainsi un parallèle personnel entre son livre, qu’il a pourtant tôt fait de présenter comme une recherche historique, et une interprétation symbolique de l’histoire française. Victor Hugo, dans quatre vingt treize, revendique la qualité de romancier et ne vise par à établir la vérité historique sur les évènements postrévolutionnaires en France. Car, il apparaît , comme une évidence, que Monsieur Kamé fils souhaite réécrire l’histoire de Kamé père. Cette ambition, qui prendrait les traits d’une biographie hagiographique, ne devrait pas amener à occulter les pans essentiels de l’histoire du pays bamiléké et surtout du Cameroun postcolonial.
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Qui est Samuel Kamé?
Toutefois, dans le but d’éclairer nos propos, il ne serait pas inutile de nous attarder quelque peu sur le personnage de Samuel Kamé. Diplômé des universités française au début des années 1950, ce qui n’est pas une chose courante dans le Cameroun colonial, Samuel Kamé fait très vite le choix du conformisme politique. Cette fine intelligence devient une perle auprès du premier ministre puis du président Ahidjo. Il ne fut jamais ministre. Homme de l’ombre et des basses manoeuvres, il est dès les premières heures de l’UC, l’idéologue craint et apprécié. Il est l’un des hommes qui orientèrent dès 1961 le régime Ahidjo vers la pente de la dictature monolithique.
Membre du bureau politique de l’UC et plus tard de l’UNC, il est partisan de la manière forte. Il prône les méthodes d’embrigadement et de propagande proches des pratiques du national socialisme. Avant le parti unique, il s’illustre par cette tendance à la concentration du pouvoir. Pour Jean François Bayart, L’Etat au Cameroun, Samuel Kamé cherche à créer au sein des autres partis « le désordre et la peur ». Caution sudiste du régime Ahidjo, durant les troubles, il fait ses armes comme sous préfet dans le pays bamiléké auprès de Enoch Kwayeb (préfet de Bafang) et Gabriel Mouaffo (chef de district de bandjoun). En tant que responsables administratifs bamiléké, membres de l’élite autochtone, ils ont la charge d’étouffer le discours politique de la contestation et de la rébellion upéciste. Nous avons investi l’espace personnel, d’une part parce que l’auteur nous y a invité, et surtout parce qu’il a certainement influencé la problématique du travail de Bouopda Pierre Kamé.
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La thèse du régime Ahidjo
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L'ancien président Amadou Ahidjo |
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En affirmant que la rébellion dans le pays bamiléké n’est pas l’émanation d’une revendication nationaliste et politique heurte peut-être quelques sensibilités. Pourtant, il ne fait ni une révélation fracassante, ni œuvre d’historien. Tout simplement, il porte un message politique. Il soutient sans gloire et sans vergogne la thèse des vainqueurs. Figurez-vous, que durant près de vingt cinq ans au pouvoir, Ahmadou Ahidjo s’est acharné à gommer des pages de l’histoire du Cameroun. Ceux qui n'avaient pas rejoint son camp portaient le sceau de l‘infamie.
Le premier janvier 1960, dans le discours proclamant l’indépendance du Cameroun, le premier ministre Ahmadou Ahidjo affirmait: « Ceux qui se sont séparés de nous et ont tenté de conquérir seuls les objectifs qui revenaient à tout un peuple n’ont fait qu’entraver la marche de leurs frères. » Aujourd’hui surfant sur cette thèse, qui posait déjà un regard de myope sur les événements du Cameroun, Bouopda Pierre Kame fait mieux. Dans une analyse incomplète et partisane, il sermonne, et répète des mots de la propagande antinationaliste des années 1960. A quelques choses près, il considère que: les nationalistes étaient au pouvoir, et les bandits malfaiteurs dans le maquis et les villages bamiléké. Son livre semble se résumer à cette phrase. En nous limitant à ces remarques liminaires, nous posons un regard lointain sur cet essai. Car, il nous paraît nécessaire de relever dans le texte les principales hypothèses qui construisent les contrevérités de cette histoire de la rébellion dans le pays bamiléké.
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Les genèses du conflit dans le pays bamiléké
Affirmer, que durant dix années, « une piétaille très jeune d’âge, désoeuvrée, déscolarisée, désargentée et vivant dans un environnement social criminogène… », sans organisation, sans idéologie et sans objectifs, a tenu tête à une puissante armée européenne, n’est pas seulement du négationnisme mais un non sens historique. Un des premiers démentis à opposer à cette thèse est le nécessaire questionnement sur la genèse de la rébellion. L’année 1957, comme semble l’affirmer Bouopda Pierre Kamé, peut-elle raisonnablement s’imposer comme année charnière dans la compréhension des troubles dans le pays bamiléké? Le meurtre du député Wanko donne une autre image à la lutte des populations de l’Ouest-Cameroun. Reconnaissant que le monde colonial fut celui de l’esquive et des dissimulations, il nous semble objectif de remonter au lendemain de la seconde Guerre européenne pour détecter les éléments de la germination de la colère qui se traduisirent ce décembre 1957 par la mort d‘un représentant politique.
Il est important de souligner que la région bamiléké est l’une des régions qui n’ont pas vu les bénéfices de l’effort de guerre demandé par la puissance colonisatrice. Les retombées de la conférence de Brazzaville qui ont pu apparaître dans les allègements des pratiques coloniales par ailleurs, ne furent pas sensibles dans le pays bamiléké. L’on pouvait constater dans certains secteurs les durcissements des règles. La situation de réservoir de main d’oeuvre qu’elle occupait depuis la période allemande fut accentuée.
Malgré les promesses faites aux leaders de la JEUCAFRA, il n’était pas question de démocratiser la culture du café. Les Bamiléké n’acceptèrent pas cette position de « bête de somme » dans laquelle les colons planteurs de café et surtout l’administration coloniale souhaitaient les maintenir. La permanence des rafles au profit des travaux forcés accentuèrent la déstabilisation des chefferies par la fuite des hommes vers les centres urbains. Les conséquences sociales et économiques des transferts massifs des populations vers l’intérieur et vers les chantiers de construction de voies de communications vinrent accroître le sentiment d’opprimé des jeunes bamiléké. Ceux-ci vivaient déjà très mal les déstructurations des institutions traditionnelles, surtout le renforcement du pouvoir de certains chefs imposés par l‘administration coloniale. Dans l’ensemble, la domination coloniale eut de nombreux effets néfastes sur le fonctionnement des institutions autochtones. La spécificité dans le cas de la région bamiléké, contrairement à la région du centre et du sud, fut cette volonté manifeste des coloniaux à empêcher l’émergence d’une classe de planteurs. Cette volonté d’écarter la majorité des bamiléké de ce qui paraissait être la source de richesse va élargir les espaces et les thèmes de mécontentement à l’égard de l’administration coloniale et de leurs mandants. La situation de conflits rentrés entretient le terreau des luttes syndicales et surtout prépare aux thèmes nationalistes de l’UPC. En 1947, le Syndicat des Petits planteurs (SPP), affilié à la USCC-CGT, qui porte la parole des autochtones que les lois coloniales tiennent à distance des profits de la caféiculture, profite de la présence à Dschang du Haut Commissaire René Hofherr pour porter sur la voie publique les revendications des populations « indigènes ».
Cette audace sera violemment réprimée. Les forces de police qui accompagnent le Haut Commissaire n’hésitent pas à tirer à balles réels sur les manifestants. L’on dénombre plusieurs victimes. Jean Mbouende, le leader et Co-fondateur du SPP, blessé aura la vie sauve grâce à l’intervention de la CGT française. Cette utilisation disproportionné de la violence vient rappeler aux plus anciens les pratiques de la colonisation allemande. Aux yeux des autres composantes de la société bamiléké, tout en banalisant la violence, elle confirme l‘inanité du dialogue politique. Cette épisode de l’histoire du Cameroun est souvent volontairement occulté au profit des massacres qui eurent lieu dans la ville de Douala en septembre 1945. Pourtant, à l’échelle du pays bamiléké, cette répression sanglante influença durablement l’engagement politique de nombreux bamiléké. Le Kumzse qui jusque là se tenait à l’écart des joutes purement politiques devint, dès 1948,une filiale de l’UPC. Jean Mbouende adhère à l’UPC et abandonne le syndicalisme agricole.
En mai et juillet 1955, la répression et les émeutes qui conduisirent à la dissolution de l’UPC et de ses organes annexes (UDEFEC, JDC) eurent pour théâtre les principaux villages des subdivisions de la région bamiléké. A Bafang, comme à Bafoussam les domiciles et bureaux des responsables de l’UPC furent saccagés et incendiés. Ceci vient mettre un bémol aux analyses qui considèrent que la mort en septembre 1958 de Ruben Um Nyobé est à l’origine du glissement de la lutte armée de la forêt bassa aux montagnes bamiléké. Simultanément, les nationalistes de l’UPC furent contraint aux maquis et à la lutte armée. Il est à noter que depuis 1948, au sein de la direction de l’UPC, comme parmi les militants, la question de la violence est posée. Si jusqu’en 1955, les dirigeants s’attèlent à contenir les envies de découdre des militants victimes des exactions de l’administration coloniale (emprisonnements, rafles, brimades, interdiction de réunions etc…), c’est aussi parce que l’UPC n’est pas fait pour la lutte armée. Les raisons qui poussèrent les cadres du mouvement nationaliste dans la clandestinité furent sensiblement les mêmes. Pourtant, les causes qui localement suscitèrent l’engouement populaires derrière l’UPC et l’engagement dans le maquis ne furent pas toujours semblables. De ce qui précède, il est clair que les raisons de la colère des populations bamiléké étaient bien lointaines. Celle des populations du pays bassa était entretenue par la présence dans le maquis du charismatique leader de l’UPC et surtout par l’échéance de cette élection de 1956 qui devait définitivement exclure l’UPC du jeu politique.
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Les leaders étaient parfaitement idéologisés
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Singap Martin qui a dirigé l'ALNK en pays Bamiléké |
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Une des hypothèses qui amènent Bouopda Pierre Kamé à considérer que la rébellion dans le bamiléké n’avait aucun relent nationaliste et politique portent sur la qualité des dirigeants dans le maquis. Quand il affirme : « Certains chefs de ces bandes criminelles se réclament sans conviction, ni engagement, du nationalisme « kamerunais ». Cette affirmation ne peut malheureusement pas être étayée par des faits et actes crédibles. Au nombre de travaux qui servent de référence à l’auteur, ne voir dans des hommes dans la clandestinité que des criminels , relèvent soit de l’erreur volontaire, soit de la manipulation (voir les derniers propos de Mouangue Kobila). Car pour toute preuve historique, il fait appel à des hommes qui de prime abord ne portaient pas l’UPC dans leur cœur pour certains, et pour d’autres, l’antinationaliste constituait un fond idéologique. Dans l’entretien en ligne, l’exemple de Mathias Djoumessi entre dans cette deuxième catégorie.
Il était pourtant simple de se pencher sur les documents détenus par l’administration coloniale sur Martin Singap. Celui-ci est présenté comme le chef d’Etat Major de l’Armée de Libération Nationale du Kamerun (ALNK). Pour arranger sa vérité, Bouopda Pierre Kamé n’hésite pas à mentir. Car affirmer de manière péremptoire, que « Ruben Um Nyobé ne connaît pas à l’époque des crapules comme Momo Paul, Ndéléné Jérémie, ou Singap Martin, qui sont englués dans des querelles et des règlements de comptes d’une cruauté inhumaine dans leurs chefferies natales respectives » relève d’une erreur volontaire. Dès 1958, Momo Paul (secteur Bafoussam) et Ndelenie (secteur de Mbouda) sont sous les ordres de Martin Singap. Ce dernier, si l’auteur avait quelques peu pris la peine de fouiller les documents de l’UPC, aurait constaté qu’il était un cadre du parti. En 1953, dans le nord-Cameroun à Maroua, au côté du Dr Félix Moumié président de l’UPC, il organise la sous -section. En 1956, il participe à la création du Comité National d’Organisation (CNO Branche armée de l’UPC clandestine) auprès de Ruben Um Nyobé dans le maquis du pays bassa. Cette information se trouve dans les nombreuses biographies consacrées au Dr Mathieu Tagny, qui fut responsable de l’UPC dans le centre et le Sud, et qui soigna Um Nyobé durant la période du maquis bassa. Des erreurs de la sorte remplissent les pages du livre de Bouopda Pierre Kamé. Pour donner à ses propos une caution scientifique, il meuble constamment ceux-ci de références bibliographiques.
Il cite des travaux auxquels nous avons participé, qui défendent à force d’arguments la thèse contraire de son livre, sans toutefois préciser les éléments de ses emprunts. Dans la construction de son histoire du Cameroun, la figure historique de Pierre Kamdem Ninyim semble ne pas correspondre au canon élaboré par l’auteur. De but en blanc, il affirme qu’il a trempé dans l’assassinat du député Noé Mopen. Le tribunal d’exception qui le juge dans la précipitation, le condamne et le fait fusiller en l’espace de trois mois entre octobre 1963 et janvier 1964, à abouti à cette conclusion. Si l’auteur s’était arrêté un instant sur le parcours de cet homme, il aurait pu comprendre toute la contenance politique des troubles dans le pays bamiléké. Cette omission n’est pas dénuée d‘intentions malsaines. Car, Kamdem Ninyim, après avoir été emprisonné est destitué de son poste de chef Baham, pour avoir organisé une section de l’UPC dans sa chefferie, est devenu ministre de la santé dans le gouvernement Ahmadou Ahidjo à 23 ans. Durant tout son mandat ministériel, il n’a eu de cesse de condamner ce qu’il appelait « la bamilékisation » de la situation dans l’Ouest-Cameroun. Il voulaient ainsi dénoncer l’attitude du gouvernement camerounais qui s’attelait à nier les ressorts nationalistes des hommes dans le maquis. Contrairement à Mathias Djoumessi, il souhaitait faire échos à toutes les revendications politiques contenues dans le message des maquisards. De même, il oeuvrait pour que ceux-ci s’inscrivent dans un débat national loin des polémiques évoquant « des jeunes bamiléké s’attaquant aux chefferies bamiléké austères ».
Nous pourrions revenir sur le parcours de plusieurs figues historiques de l’Ouest-Cameroun pour démontrer que ceux qui combattaient n’étaient pas des bandits, mais des militants qui avaient pris faits et causes pour une réelle indépendance du Cameroun. L’histoire peu bien être sélective, mais elle ne devrait pas être aveugle. Car, si Mao Tse Tsoung avait échoué dans sa marche vers le pouvoir, l’on se souviendrait seulement des exactions commises par ses troupes. Au Cameroun, et particulièrement dans le pays bamiléké aujourd’hui, l’heure ne devrait pas être aux palabres stériles. Trois figures doivent s’imposer: le témoignage, l’enseignement et le travail de mémoire. Dans l’entretien de Bouopda Pierre Kamé, qui vient appuyer les propos de son livre, il tranche sans complexe sur la question du génocide. Il est pour nous peu important de soulever cette thématique. Le concept de génocide est depuis une appellation contrôlée. Et pourtant, faire de la mort de milliers de Bamiléké une affaire de comptable est une chose insupportable.
Pourquoi ne doit-on pas parler de génocide dans la pays bamiléké? La réponse est de l’historien Allemand Jurgen Zimmerer : « Le concept de génocide colonial est gênant: d’une part, il implique la reconnaissance d’un grand nombre de génocides, d’autre part, il remet sérieusement en question l’idée largement répandue selon laquelle l’européisation du monde fut synonyme de progrès ».
Noumbissie M’Tchouaké
Secrétaire Général de la Société des Amis de l’Histoire du Cameroun (SA HDC) et rédacteur En chef Histoire-du-Cameroun.Com
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