njowir boniface wiydorven - obama et espoir africains
Un an déjà, depuis que Barak Obama a été élu. Comme le temps passe vite. On se rappelle tout l’engouement dont le continent noir a fait montre tout le temps de la longue campagne présidentielle et la liesse populaire qui éclata lors de la nuit historique de l’élection du 44e président américain. L’Afrique avait voté pour Obama et elle avait gagné. Elle avait de quoi pavoiser et nourrir de légitimes espoirs. Cela fait un an déjà. A l’intérieur du pays où il a été élu, en cette semaine même où il fête le premier anniversaire de son élection, Obama semble avoir perdu en popularité. Il y a un an, presque jour pour jour, le candidat démocrate rassemblait 70% d’opinions favorables. Aujourd’hui il en compte 50. En Afrique, on ne peut pas dire la même chose. S’il est vrai que la fièvre Obama qui s’était transformée en hystérie dans certaines capitales africaines a dû forcément baisser, on ne peut cependant pas dire que le président américain a perdu la cote. Et ce que l’on peut considérer comme des regrets exprimés par les Africains aujourd’hui n’est en fait qu’une forme d’impatience de voir arriver très vite ce que Barak Obama, par sa nouvelle vision des choses, peut réaliser pour l’ensemble du continent africain. Les Africains ont foi en lui et ils espèrent, confiants. Les marchés des capitales africaines pullulent de gadgets et d’articles à l’effigie d’Obama : porte-clés, lampes torches, motos, salons de coiffure. Un signe des temps sans doute. Vu d’Afrique, l’homme Obama, en plus d’être un Noir (ce qui ne gâte rien) est le président américain qui aura réussi le tour de force d’instaurer un nouveau climat dans un monde en ébullition. Ce qui revient à dire qu’il l’aura sécurisé. Il aura fait de cette planète un monde plus apaisé et cet aspect des choses, déjà, importe énormément. On se rappellera toujours son discours à l’université du Caire qui a sonné comme un discours de rassemblement autour d’une main tendue et qui avait pour vocation de réunir autour d’un même idéal chrétiens et musulmans : celui de la victoire de la paix. De même, on se souvient de sa visite historique au Ghana. En Afrique, on aura noté et apprécié le symbole. Pour une première visite en Afrique noire en tant que président des Etats-Unis, c’est ce pays que choisit l’hôte de la Maison Blanche, principalement grâce à son bilan démocratique et sa stabilité politique. La jeunesse africaine en particulier aura vibré lorsque dans le discours qu’il prononça au Parlement d’Accra, Barak Obama s’engageait à « mettre fin aux pratiques antidémocratiques et à la corruption » et lorsqu’il affirma que le « développement dépend de la bonne gouvernance ». Et jusqu’à présent, elle reconnaît fort justement que le président américain a raison lorsqu’il déclare que « l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains eux-mêmes ». En Afrique, l’engouement pour Obama n’est pas un mythe. Le locataire de la Maison Blanche bénéficie d’une aura certaine. Un peu à l’excès, dira-t-on. Car, après tout, il ne faudra tout de même pas oublier que le 44e président des Etats-Unis a été élu par les Américains et pour les Américains. Mais si les populations africaines des villes et des campagnes, en dépit de la kyrielle de dirigeants bien présents sur le continent, n’ont d’yeux et d’oreilles que pour le cousin africain élu en Amérique, cela est sans doute la preuve manifeste qu’elles en attendent ce petit « quelque chose » qu’elles ont de longues années durant, vainement rêvé de posséder un jour. La presque totalité des chefs d’Etat qui les gouvernent n’arrivant pas à assouvir leur soif de liberté, de justice et de démocratie, les anciens colonisateurs soufflant tantôt le chaud et tantôt le froid et bien souvent évaluant ces aspirations à l’aune de la contrepartie économique et financière en jeu, les Africains placent volontiers leur confiance, leurs espoirs et leurs attentes en leur cousin qui incarne à leurs yeux fermeté, courage et honnêteté. Et comme il se trouve qu’il est par ailleurs l’homme le plus puissant de la planète, cela ne devrait qu’arranger les choses. Ils regrettent seulement que cette crise mondiale qui a accueilli Obama à peine installé dans son bureau de commandement, ne lui ait pas vraiment laissé le temps de réaliser les promesses faites au continent noir. On ne pouvait tout de même pas lui demander de laisser les Américains se débrouiller seuls face au cyclone qui s’apprêtait à ravager leur économie, au seul motif qu’il devrait exaucer les vœux de ses cousins noirs d’Afrique. Mais les jalons que Barak Obama a posés sont des prémices sûres qui permettent de croire qu’il est en route pour « sauver » le continent. Les Etats-Unis, sous sa direction, n’entretiennent de relations privilégiées qu’en contrepartie de l’instauration d’une saine démocratie. En cela ils administrent une excellente leçon de bonne tenue politique à des Chinois qui ne se font pas vraiment de scrupule en la matière, mais aussi à d’anciens colonisateurs dont la mainmise sur certains pays phares du continent, empêche certains rêves de s’accomplir. Le dernier exemple en date est sans doute la divergence de points de vue qui a opposé l’Amérique d’Obama à la France de Sarkozy, à l’issue de la réélection du président Ben Ali de Tunisie. Alors que l’ancienne métropole applaudissait, la Maison Blanche réprimandait. Ce sont là de bons présages. Et tant pis si des dictateurs à la petite semaine se retrouvent à la soupe à la grimace. Obama doit voler au secours des populations africaines. Yes, he can !
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