njowir boniface wiydorven - conflits


Russie, Géorgie, OTAN

OTAN VS Russie

russie guerre

En déclarant l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, la Russie est (re)devenue le mauvais méchant de l’Occident alors que tout le monde sait que les USA (grand ami de l’Europe) sont derrière le financement de l’armée Géorgienne.

Rectification! Ce qui se passe en Russie aujourd’hui n’est qu’une conséquence des tensions entre OTAN et Russie!

la décision du Kremlin n’est pas la cause de la gravissime tension internationale à laquelle nous assistons, mais bien sa conséquence. C’est prendre acte qu’aucune négociation, aucune solution politique ne sera possible – pas du moins dans des temps prévisibles de façon réaliste- étant donné que l’Occident n’a pas la moindre intention de reconsidérer sa propre prétention à dicter sa loi au reste du monde, comme il est en train de le faire depuis ce fatidique 1989, avec des conséquences catastrophiques.

Source: Sans retour

Que ce soit la Russie ou la Géorgie ou l’Europe tout le monde est mouillée, sauf que nous supportons la Géorgie qui est le pays qui a démarrée la Guerre en premier lieu. Il y a tellement de propagandes dans les médias occidentaux que c’est un tsunami de gerbe et il est très dur de s’y retrouver pour le citoyen lambda, ce qui se passe est grave! Nous avons fait un pas de plus dans la direction d’une troisième guerre mondiale, ou une nouvelle “guerre froide”. La Russie n’est pas le pays des soleils couchants tout rose mais nous non plus, et les USA non plus! Il va falloir que nos dirigeants fassent des efforts DIPLOMATIQUES, car comme le dit si bien l’article encore une fois,

La balle est ainsi dans « notre » camp. Ce sont nos gouvernements qui doivent commencer enfin à raisonner, en mettant de côté les hystéries, les frustrations et les a priori idéologiques pour comprendre comment sortir de l’impasse où ils sont allés se fourrer durant ces vingt années, avec présomption et arrogance. La sortie de scène de Georges Bush pourrait être l’occasion d’un tournant ; mais ce qu’Obama (sans parler de son rival McCain) est en train de dire en ce moment ne laisse pas de place à l’optimisme., ref

LIRE: Géorgie : Moscou défie les puissances occidentales

Et c’est pas avec des Kouchner qui déclare que la “Russie est hors la loi internationale” que tout ça va s’arranger.

Observons la diplomatie internationale et rigolons de la laideur des discours et de l’imbécilité qui découle des médias propagandistes, et j’espère que nous serons suffisamment intelligent pour ne pas régresser, de toute façon comme je dis, que ça soit la Russie ou les USA, ou l’Europe TOUS sont mouillées et c’est le même cerveau qui contrôle les deux mains. Ce qui est sur le point de se dérouler risque de carrément changer la face du monde à nouveau.

boom

Jeune russe courageux harangue sur le comportement génocidaire de la géorgie et de son partenaire américain, et de la propagande qui sort de la bouche des médias occidentaux à foison

Cheney: les Etats-Unis soutiennent l’adhésion de la Géorgie à l’Otan

Jeudi, septembre 4th, 2008

Cheney: les Etats-Unis soutiennent l’adhésion de la Géorgie à l’Otan

© XIN HUA

TBILISSI, 4 septembre (Xinhua) — Le vice-président américain Dick Cheney, en visite en Géorgie, a déclaré jeudi à Tbilissi que les Etats-Unis soutenaient l’adhésion de la Géorgie à l’Otan.

“L’Amérique soutient fermement le programme d’adhésion de la Géorgie à l’Otan et son intégration à terme dans l’Alliance Atlantique”, a déclaré M. Cheney lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili.

Il a condamné les actions militaires russes en Géorgie et la reconnaissance de l’indépendance de deux régions séparatistes géorgiennes par Moscou.

Un haut responsable américain a déclaré que M. Cheney évaluerait avec le président Saakachvili et son équipe les conséquences et les implications de cette crise.

Les deux dirigeants se projetteront également au-delà de la situation immédiate et débattrons de la nécessité d’une stratégie à long terme de la communauté internationale pour contribuer à la reconstruction et au redressement de la Géorgie, a affirmé le responsable.

M. Cheney est arrivé jeudi à Tbilissi au terme d’une visite en Azerbaïdjan, la première étape de sa tournée dans quatre pays qui le conduira également en Ukraine et en Italie.

La visite de Cheney à Tbilissi intervient après l’annonce par la Maison Blanche d’une aide d’un milliard de dollars à la Géorgie pour satisfaire ses besoins humanitaires et soutenir son redressement économique.

Cette aide aidera le peuple géorgien à se redresser de l’assaut contre son pays et à continuer à construire une économie prospère et compétitive, a déclaré le président américain George W. Bush mercredi.

Plus de la moitié de cette aide sera disponible dans un proche avenir, a indiqué M. Bush.

OTAN, Union européenne, Géorgie : cherchez l’émetteur et vous saurez…

Mardi, septembre 2nd, 2008

OTAN, Union européenne, Géorgie : cherchez l’émetteur et vous saurez…

© Mondialisation.ca

otan georgie

L’édition du 28 août 2008 de l’International Herald Tribune annonce en première page que Moscou s’inquiète devant l’augmentation du nombre de navires de guerre de l’OTAN dans la Mer Noire, nombre qui « dépasse largement celui des navires russes qui sont ancrés au large des côtes de Géorgie. » Cette inquiétude se justifie à la lecture des articles récemment publiés par Manlio Dinucci dans le journal italien Il Manifesto- et traduits en français sur le site de www.mondialisation.ca . Fidèle à chaque ligne à un souci de précision utile qui l’honore et dont les media ne souhaitent pas tirer de leçon, Manlio Dinucci dresse un rapport détaillé des manœuvres qui s’annoncent dans l’espace clos de la Mer Noire et nous informe sur la nature et les capacités réelles des navires militaires affectés au transport des savonnettes, rasoirs et couvertures généreusement offerts par l’USAID aux victimes géorgiennes d’un conflit qui, au préalable, aurait pu être évité, ne serait-ce que par générosité. Mais je m’égare, car nous parlons ici de relations diplomatiques, c’est-à-dire de rapports de forces, et la générosité n’entre là-dedans que comme spectacle destiné à désorienter ceux qui y croient ou qui s’en fichent et qui de toute façon n’infléchiront pas le cap des événements à venir.

Derrière l’affiche racoleuse des souffrances authentiques d’une population qui a vécu la guerre, les Étasuniens ont ouvert un bal qui se voudrait humanitaire mais qui se danse en uniforme sur fond de palettes décoratives. Et si Moscou ne fait pas demi-tour et reste à contempler la danse du feu des « démocraties » offusquées, ce n’est certainement pas pour découvrir de nouveaux talents pour le Bolchoï. Moscou semble ne plus craindre d’arrêter l’assaut hypocrite d’une vague qui s’autoproclame démocratique mais qui cache, sous l’écume grondante de sa bonne conscience médiatisée, des abysses de turpitudes et de manipulations contre les populations dont elle devrait être la gardienne mais dont elle est devenue le geôlier. Car d’autres l’ont montré, et je ne citerai que les trois premiers noms qui me viennent à l’esprit, Michael Parenti, Chalmers Johnson ou Noam Chomsky, la prétendue démocratie reflue chaque jour un peu plus de ses rivages d’origine et sera bientôt réduite à quatre syllabes qui, comme le chant des vagues, se réfugieront dans les coquillages, qu’on ramassera et qu’on portera à son oreille pour entendre l’écho de ce qui fut et qui n’est plus.

L’édition de l’International Herald Tribune citée plus haut rapporte les propos de Dimitri Rogozine, envoyé du gouvernement russe auprès des instances de l’OTAN, qui, après avoir fustigé le « bla, bla, bla » diplomatique, remet en cause les fondements prétendument moraux de la politique extérieure des démocraties entêtées :

« Vous n’avez pas le droit moral de dire que (notre offensive en Géorgie) est disproportionnée (…) si nous avions agi dans le Caucase, proportionnellement à ce que vous avez fait en Serbie, alors Tbilissi aurait été démolie, ça, ça aurait été proportionné. »

La « guerre froide » est de retour disent les media. Les journalistes, « empaillés de formules » - l’expression est de Bloy et à l’époque Bloy visait les séminaristes ignares ou hypocrites ; c’est ressemblant - aiment appliquer à l’Histoire ces petites trouvailles verbales, monuments autour desquels se massent les foules balbutiantes, petits coups de clairon qui sonnent faux au-dessus des têtes creuses et n’expliquent rien. Ils en gardent plein leurs fourre-tout de ces formules sacrées et en piochent dedans, avec leurs gros doigts manucurés, pour nous les enfoncer dans le gosier, dans nos gosiers desséchés par une soif jamais étanchée. Ces formules sont l’hostie des vérités satellisées dont la prise à heure fixe garantit la perduration des ignorances collectives. Ainsi donc ce serait la « guerre froide »…

M. Sarkozy « a dit devant le corps diplomatique français que personne ne voulait d’une nouvelle guerre froide et a demandé à la Russie de ramener ses forces aux positions qu’elles occupaient avant le conflit avec la Géorgie. » (« Nato Ships Raise Alarm In Moscow », International Herald Tribune, Thursday, August 28, 2008, p. 1). En disant cela, le président français ne fait que reprendre l’un des six points de l’accord signé par lui-même et par le président Medvedev le 12 août dernier. Cet accord « prévoit “l’engagement de ne pas recourir à la force” et le “retour des forces militaires géorgiennes dans leur lieu habituel de cantonnement”. De l’autre côté, “les forces militaires russes se retireront derrière les lignes antérieures au déclenchement des hostilités” et “les forces de maintien de la paix russes (…) mettront en œuvre des mesures additionnelles de sécurité (…) tant que la confiance ne sera pas revenue entre les protagonistes”, a dit Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne. Le texte appelle aussi à “l’ouverture de discussions internationales” sur le “statut futur” des provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Enfin, les deux pays doivent aussi pouvoir garantir la libre circulation de l’aide humanitaire vers les différentes zones touchées. Par ailleurs, bien que Dmitri Medvedev se soit engagé à respecter l’”intégrité et la souveraineté” de la Géorgie, ce dernier point ne figure pas dans le plan de paix. Nicolas Sarkozy transmettra mercredi le document au président géorgien Mikhaïl Saakachvili. » (Le Journal du dimanche, 12/08/2008).

Le Canard Enchaîné du 27 août évoque ironiquement cet accord dont les imperfections ont abouti au serrage de boulons opéré par l’aimable dame Rice lors de son entrevue du 15 août avec le président français au fort de Brégançon. Pour le Canard Enchaîné, il y a eu « rappel à l’ordre ». Le journal satirique affirme que « Deubeuliou (…) s’est agacé du flou certain de plusieurs dispositions du texte en question» qui ne garantit pas l’intégrité de la Géorgie et qui laisse le Kremlin seul maître dans l’interprétation de que pourraient bien être « les mesures additionnelles de sécurité. »

Mais, qui a pensé puis rédigé cet accord signé par Nicolas Sarkozy et le Président Medvedev ? Le président Sarkozy avait-il carte blanche de l’Union européenne pour formuler comme il le souhaitait un accord sur une question aussi épineuse que le conflit osséto-géorgien ?

Si l’accord est l’œuvre exclusive de messieurs Sarkozy et Medvedev, le président Sarkozy s’est laissé berner par le chef d’état russe. Mais ceci semble peu probable. L’accord a donc été volontairement rendu flou. Mais dans quel but ? A-t-il été conçu dans le but de trouver un équilibre entre les intérêts de l’Union européenne et de la Russie ? Est-il le révélateur d’un désaccord non exprimé par l’Union européenne avec la politique étrangère d’un régime Bush éminemment susceptible et surarmé ? A-t-il eu pour but de pousser les Russes à rester en Abkhazie et en Ossétie afin de servir de prétexte à un conflit très proche, près de naître, mais encore enfermé, comme un gros insecte hideux, dans son cocon enrobé de sirop humanitaire.

Si les Russes étaient au Mexique et multipliaient les pressions pour l’adhésion de la Californie ou du Texas à un Pacte de Varsovie nouvelle version, s’ils envoyaient des navires militaires porteurs d’armes nucléaires au large de Miami, s’ils écrivaient dans des traités idéologico-stratégiques que les États-Unis devaient être découpés en trois territoires indépendants afin de se faciliter l’accès à un sous-sol riche en réserves vitales, s’ils installaient des rampes de missiles anti-missiles à Cuba ou à Montréal afin de lutter contre le terrorisme international, le tout en jurant sur les ondes que leurs intentions sont pacifiques, tous les lecteurs de journaux éclateraient de rire, même les moins doués et ils semblent nombreux, et les journalistes ne pourraient pas nous servir la soupe du prisonnier de treize heures ou de vingt heures avec le sérieux qu’ils singent aujourd’hui platement sous nos écrans plats et à coins carrés.

Quand une puissance veut la guerre, elle ne le dit pas. Elle la prépare et elle y incite. L’OTAN s’apprête à faire un saut décisif. La future adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie va demander un tour d’écrou un peu moins huilé et un peu plus brutal que les précédents. Quand Hitler a envahi la Pologne, il a accusé les Polonais d’avoir fait sauter un poste émetteur. D’un côté un poste émetteur, de l’autre la Seconde Guerre mondiale. Mauvais rapport qualité prix direz-vous. Ça dépend pour qui. Pour le conflit qui se prépare, qu’on prépare, que des milieux d’affaires préparent, cherchez l’émetteur et vous saurez. Mais il sera trop tard. Il ne s’agira plus de jouer les surpris ni de pleurnicher comme des enfants.

Bruno Adrie est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Bruno Adrie publiés par Mondialisation.ca

Sans retour

Samedi, août 30th, 2008

Sans retour

© Mondialisation.ca

Donc Dmitri Medvedev a décidé de ne pas prendre du temps, en rendant immédiatement opérative la reconnaissance de l’indépendance des deux régions sécessionnistes géorgiennes, Abkhazie et Ossétie du Sud, et en suscitant une énorme vague de scandale et de fureur en Occident. Attention, cependant : la décision du Kremlin n’est pas la cause de la gravissime tension internationale à laquelle nous assistons, mais bien sa conséquence. C’est prendre acte qu’aucune négociation, aucune solution politique ne sera possible – pas du moins dans des temps prévisibles de façon réaliste- étant donné que l’Occident n’a pas la moindre intention de reconsidérer sa propre prétention à dicter sa loi au reste du monde, comme il est en train de le faire depuis ce fatidique 1989, avec des conséquences catastrophiques.

Medvedev n’aurait eu aucun besoin de franchir ce pas si la flotte de guerre de l’Otan ne s’était pas précipitée à se poster devant les côtes russes de la Mer Noire, si on n’avait pas lancé la course au réarmement immédiat d’un régime agressif et irresponsable comme celui de Tbilissi, si les gouvernements des USA et de l’Union européenne n’avaient pas continué à asséner des condamnations et des ultimatums à Moscou, en ignorant totalement la part grossière de responsabilité de leur allié géorgien. Si, en un mot, s’était trouvée en Occident la moindre disponibilité pour discuter sérieusement des faits qui se sont produits dans le Caucase, et pour chercher une solution commune au lieu d’une revanche.

Mais cela ne s’est pas produit. Ce qui a empêché tout dialogue c’est un choix idéologique précis des gouvernements, incapables de concevoir l’idée de ne pas toujours avoir raison et même de se rendre compte de leur propre faiblesse et de la distance croissante qui les sépare de leurs propres citoyens. En Russie et en Chine, aujourd’hui, le consensus autour des gouvernements « autocratiques » respectifs est probablement beaucoup plus élevé que celui que recueillent les gouvernements occidentaux « démocrates », Usa en tête ; on le perçoit aussi en épluchant les « commentaires des lecteurs » sur les grands sites d’information –BBC, New York Times et autres- qui, dans une très nette majorité, sont plus réalistes et plus ouverts aux raisons d’autrui que ne le sont les gouvernements de Londres et de Washington, que leurs lecteurs accusent par contre d’hypocrisie et de fausseté, et de faire deux poids et deux mesures.

Et maintenant ? Le geste de Medvedev a tracé une ligne à partir de laquelle il sera difficile de faire marche arrière. Du reste, il était apparu clairement ces derniers jours que le Kremlin n’a aucune crainte face à des réactions politiques occidentales, parce que c’est l’Occident (et l’Europe en particulier) qui a plus à perdre d’un retour à une situation de guerre froide, bien plus que Moscou. La série de mèches allumées que les Usa et l’Europe ont dans les mains est assez longue : l’Afghanistan, le nucléaire iranien, l’énergie et l’Ukraine (qui ne pourra pas survivre comme Etat unitaire, dans une Europe lacérée).

La balle est ainsi dans « notre » camp. Ce sont nos gouvernements qui doivent commencer enfin à raisonner, en mettant de côté les hystéries, les frustrations et les a priori idéologiques pour comprendre comment sortir de l’impasse où ils sont allés se fourrer durant ces vingt années, avec présomption et arrogance. La sortie de scène de Georges Bush pourrait être l’occasion d’un tournant ; mais ce qu’Obama (sans parler de son rival McCain) est en train de dire en ce moment ne laisse pas de place à l’optimisme.

“OTAN assez !”

basta con la nato

Missiles nucléaires « humanitaires » dans les ports géorgiens

Jeudi, août 28th, 2008

Missiles nucléaires « humanitaires » dans les ports géorgiens

© Mondialisation.ca, Il Manifesto

missiles nucleaires

Dimanche dernier (24 août 2008) est arrivé dans le port géorgien de Batoumi le contre-torpilleur lance-missiles « McFaul », le premier des navires de guerre étasuniens officiellement destiné au transport d’ « aides humanitaires », dans une opération dirigée par le Commandement des forces navales étasuniennes en Europe, basé à Naples. Pendant que le navire déchargeait des kits hygiéniques, bouteilles d’eau minérale et autres denrées « données par l’Usaid », le capitaine John Moore, commandant de la Task Force Us assurait : « Nous sommes ici en mission humanitaire ».

Le New York Times indique (24 août) que, de cette façon, Moore « amenuisait la signification d’un torpilleur qui apporte des aides ». Le McFaul – rappelle le journal- est doté d’un « système radar très sophistiqué » et de divers armements, dont « des missiles de croisière Tomahawk qui peuvent transporter des missiles conventionnels ou nucléaires, même si la marine, pour des raisons de sécurité, ne précise pas si les navires transportent des armes nucléaires ». Sous peu, avec d’autres navires de guerre eux aussi en « mission humanitaires » arrivera en Mer Noire, venant de Gaeta, le Mount Whitney, navire amiral de la 6ème flotte, doté du système de communication et surveillance le plus sophistiqué du monde .

Entre-temps, quatre navires de guerre sont entrés en Mer Noire le 21 août, navires appartenant aux Usa, Allemagne, Pologne et Espagne, pour une manœuvre de l’Otan dont la durée est prévue sur trois semaines. Le groupe naval, a déclaré le vice commandant de la Composante maritime alliée, effectue « une visite de routine en Mer Noire, déjà programmée, pour interagir avec la Roumanie et la Bulgarie, nos partenaires Otan ». Il précise cependant que le groupe naval constitue « un noyau fondamental de la Force de riposte de l’Otan (Nrf) ». Quand elle est utilisée, la Nrf dont les unités sont fournies par rotation par les pays de l’Otan, est directement mise aux ordres du « commandant suprême allié en Europe » (toujours un général étasunien).

Avec cette manœuvre, l’Otan est donc en train de se préparer à un éventuel envoi de la Nrf dans la région du Caucase, tandis qu’arrivent en Mer Noire des navires de guerre étasuniens, dont le navire amiral de la 6ème flotte. C’est un défi ouvert qui est lancé à la Russie, non pas en paroles mais par des faits, juste au moment où la marine russe est en train de faire rentrer dans ses bases de Sébastopol, en Crimée, les unités qui avaient été utilisées dans le conflit géorgien.

On annonce en même temps une autre manœuvre militaire en Géorgie, après « Immediate Response 2008 », à laquelle avaient participé des troupes étasuniennes, géorgiennes, ukrainiennes, azéris et arméniennes, juste avant l’attaque contre l’Ossétie du Sud par la Géorgie. La nouvelle manœuvre, appelée Georgian Express 2008, emploiera des forces spéciales britanniques, qui instruiront les géorgiens sur les opérations dans les zones aériennes urbaines. Les militaire britanniques, tout comme ceux des Usa dans la précédente manœuvre, seront déployés dans la base de Vaziani, à moins de 100 Kms de la frontière russe.

Il est clair que les Usa et l’Otan entendent reconstruire au plus vite le potentiel militaire géorgien, sorti assez mal en point du conflit avec l’armée russe. Pour preuve, les visites effectuées au ministère de la défense géorgien du général Bantz J. Craddock, chef du Commandement européen des forces Us, et par Robert Simmons, représentant spécial pour le Caucase et l’Asie centrale du secrétariat général de l’Otan.

Mais ce n’est pas les seul objectif. A travers la brèche ouverte par la crise géorgienne, les Usa et l’Otan essaient de conquérir des positions encore plus à l’est, en faisant pression sur la Russie pour l’évincer de l’Asie centrale ex-soviétique : zone d’immense importance, que ce soit pour ses réserves énergétiques de la Caspienne comme pour sa position géostratégique par rapport à la Russie, la Chien et l’Inde. Est ainsi créé sur un front déplacé vers l’est, une confrontation qui n’est pas moins dangereuse que celle de la guerre froide.

Edition de mardi 26 août 2008 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/26-Agosto-2008/art38.html

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Afghanistan : plus d’une centaine de civils massacrés par l’OTAN

Jeudi, août 28th, 2008

Afghanistan : plus d’une centaine de civils massacrés par l’OTAN

© Mondialisation.ca

Hamid Karzai, le président afghan, a destitué un général et un commandant après que des rapports aient fait état de plus de 100 civils massacrés par les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

La décision est intervenue après qu’une délégation désignée par Karzai se soit rendue à l’aéroport de Shindand et dans le village d’Azizabad au coeur de l’ouest de l’Afghanistan pour enquêter sur le fait que des civils avaient été tués.

Les témoins visuels et les habitants attestent que plus de 100 civils, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants, ont été tués dans l’attaque de l’OTAN.

Les officiels américains prétendent que seulement trois civils ont été tués en plus de 25 combattants Talibans.

Le Général Jalandar Shah Behnam, responsable de l’armée pour l’ouest de l’Afghanistan, et le commandant Abdul Jabar ont été limogés pour « négligence et dissimulation » selon un décret présidentiel publié dimanche.

« Dans cette tragique attaque aérienne et l’opération militaire irresponsable et imprécise contre le village d’Azizabad dans la zone de Shindand, plus de 89 de nos compatriotes innocents, y compris des femmes et des enfants, ont été martyrisés », dit le rapport.

Zeina Khodr d’Al Jazeera rapporte depuis Kaboul que les deux responsables avaient été rappelés dans la capitale pour y être interrogés par le ministère de la défense.

« Karzai est sous forte pression, il a perdu beaucoup de soutien parmi la population locale en raison de ces attaques aériennes, » explique Zeina Khodr.

Le président a régulièrement fait appel aux Etats-Unis et aux forces dirigées par l’OTAN pour qu’ils accordent plus d’attention aux pertes infligées aux civils, avertissant que de tels incidents sapent la bonne volonté du peuple afghan.

Les Nations Unies ont signalé que 255 des presque 700 décès civils lors de combats en Afghanistan cette année ont été provoquées par les troupes afghanes et les troupes internationales sous direction américaine.

Le chef de la police dans la province d’Hérat située à l’ouest de l’Afghanistan a déclaré à Al Jazeera dimanche que 95 civils avaient été tués.

Le ministère de l’intérieur avait d’abord estimé le nombre de morts à 76, dont une cinquantaine d’enfants et 19 femmes.

Environ 15 des maisons qui ont été détruites lors des bombardements appartiennent aux hommes qui travaillent comme gardes de sécurité sur une piste d’atterrissage employée par les troupes internationales à environ 120 kilomètres au sud de de la ville d’Hérat, ont fait savoir des gens du pays.

Les villageois et les parents des victimes ont organisé une manifestation de colère samedi, mettant le feu à un fourgon de police, retournant un camion de transport et portant des banderolles sur lequelles on pouvait lire « mort à l’Amérique ».

« [Le secteur] est calme maintenant. Nous enquêtons sur ce qui s’est passé, » a déclaré le Général Mohammad Zahir Azimi, un porte-parole du ministère de la défense.

« Notre première enquête prouve qu’un grand nombre de civils ont été tués. La tragédie est beaucoup plus grave que ce nous avions tout d’abord pensé, » a-t-il avoué.

Article original en anglais: http://english.aljazeera.net/news/asia/2008/08/200882410517833582.html

Traduction: Info-Palestine.net.

L’Otan appelle la Russie à revenir sur sa décision concernant l’Ossétie et l’Abkhazie

Mercredi, août 27th, 2008

L’Otan appelle la Russie à revenir sur sa décision concernant l’Ossétie et l’Abkhazie

© NouvelObs

“La décision de la Russie viole les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU”, indique l’Alliance dans un communiqué.
L’UE “ne peut accepter ces violations de tout le droit international”, estime pour sa part Bernard Kouchner.
Le président russe a expliqué que cette reconnaissance était “fondée sur le droit international”.

nato.jpg

L’Otan a appelé la Russie, mercredi 27 août, à “revenir sur sa décision” de reconnaître l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, selon un communiqué de l’Alliance atlantique.
“Le Conseil de l’Atlantique nord condamne la décision de la Fédération de Russie de reconnaître les régions géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie et appelle la Russie à revenir sur sa décision”, indique ce communiqué publié à l’issue d’une réunion des ambassadeurs des 26 pays de l’alliance.
“La décision de la Russie viole les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qu’elle a approuvées concernant l’intégrité territoriale de la Géorgie”, poursuit la déclaration de l’Otan.
De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a déclaré à Kiev qu’il revenait à la Russie de “ne pas entamer” une nouvelle guerre froide.
“Le président russe a dit qu’il n’avait pas peur d’une nouvelle guerre froide. Nous n’en voulons pas. Il lui revient la grande responsabilité de ne pas en entamer une”, a déclaré David Miliband devant des étudiants lors d’une visite en Ukraine.

“La Russie est hors-la-loi”

Interrogé sur Europe-1, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait pour sa part déclaré que la Russie est “hors la loi internationale” soulignant que l’Union européenne “ne peut accepter ces violations de tout le droit international” et “des accords de sécurité”.
“Nous ne pouvons pas accepter ces violations de tout le droit international, des accords de sécurité et de coopération en Europe, des résolutions des Nations unies et la prise, pour la première fois depuis longtemps, d’un territoire par une armée d’un pays voisin”, a-t-il annoncé.
“Les 27 chefs d’Etat vont évidemment réagir” au sommet européen de lundi, a-t-il souligné. La Russie “est hors la loi internationale et ce n’est pas seulement l’opinion de l’Union européenne”, a ajouté le chef de la diplomatie française.

“Faut-il qu’il y ait une confrontation ? J’espère que non”

“Il y a d’autres objectifs que l’on peut supposer être les objectifs de la Russie, en particulier la Crimée, l’Ukraine, la Moldavie”, a-t-il en outre estimé.
La Crimée (sud de l’Ukraine) était considérée comme un territoire russe jusqu’à ce que le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev le cède en 1954 à Kiev en geste de bonne volonté.
Le ministre a souligné que “les conflits dans le Caucase sont des conflits extrêmement durs”. “Pendant des siècles on s’est affronté”, a-t-il dit, en soulignant qu’”en Ossétie il y avait 70.000 personnes séparées en deux clans, l’un pro-russe, l’autre pro-géorgien : cela fait 30.000 personnes de chaque côté”. (Bernard Kouchner avait également affirmé mardi soir sur France-2 que la Russie se préparait à “un nettoyage ethnique” en Ossétie du Sud).
“Faut-il qu’il y ait une confrontation ? J’espère que non”, a poursuivi le ministre des Affaires étrangères en estimant que “c’est la solution politique qui doit être préférée”.

“Une décision fondée sur le droit international”

Dans une tribune publiée mercredi dans le Financial Times (> Lire la revue de presse), le président russe Dmitri Medvedev a estimé pour sa part que la décision de Moscou de reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie était “fondée sur le droit international”.
La reconnaissance de cette indépendance s’est faite en “prenant en compte les souhaits exprimés librement par les peuples d’Ossétie et d’Abkhazie, et sur la base des principes de la charte des Nations unies et d’autres documents de droit international”, écrit Dmitri Medvedev dans les colonnes du quotidien britannique.
Cette décision “n’a pas été prise à la légère, ni sans pleine considération de ses conséquences”, ajoute le chef du Kremlin, qui définit la région comme une “poudrière” que “les forces de maintien de la paix russes ont protégé de l’embrasement”.

La lettre d’explications de Medvedev

La reconnaissance mardi par la Russie de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud s’est heurtée à un front des pays occidentaux qui, à l’instar de Tbilissi, ont condamné une violation “inacceptable” du droit international.
Invoquant l’exemple de l’indépendance du Kosovo, Dmitri Medvedev estime que “dans les relations internationales, on ne peut pas avoir une règle pour certains, et une règle pour les autres”.
Le président russe a adressé une lettre d’explications sur la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud à plusieurs dirigeants occidentaux, dont George W. Bush, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Silvio Berlusconi (> un sommet européen doit se tenir le 1er septembre).

“Nous comptons sur votre compréhension”

Cette décision était “l’unique possibilité” explique le président russe, selon cette lettre publiée mercredi par la Repubblica.
Envoyée mardi matin, la missive anticipait la reconnaissance de l’indépendance des deux territoires: “nous vous informons que la Fédération de Russie se trouve face à la nécessité de prendre la décision difficile - mais l’unique possibilité dans ces conditions - de reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie”, écrit Dmitri Medvedev.
Cette décision a été prise en “prenant en compte la volonté exprimée par les peuples d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, en s’en tenant aux dispositions du statut de l’ONU et à la déclaration sur les principes et le droit international concernant les relations amicales entre les Etats, à l’acte final d’Helsinki et aux autres documents internationaux”, affirme le président russe.
“Nous comptons sur votre compréhension et votre soutien”, écrit-il encore, rappelant que “cette position est soutenue par l’immense majorité de nos citoyens”.

“Irresponsable”

Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a dénoncé une décision “totalement illégale”, accusant Moscou de vouloir changer “les frontières de l’Europe par la force”. S’engageant à lutter “pacifiquement” contre le “mal” pour rétablir l’intégrité territoriale de la Géorgie, il a appelé l’Union européenne (UE) et l’Otan à accélérer son intégration.
Malgré l’appel du président Dmitri Medvedev, qui a demandé aux “autres Etats” de “suivre son exemple”, les dirigeants occidentaux ont rejeté d’une même voix l’attitude russe.
Le président américain George W. Bush a qualifié cette décision “d’irresponsable” avertissant Moscou qu’il devait la “reconsidérer”.
L’UE a “condamné fermement cette décision (…) contraire aux principes d’indépendance, de souveraineté et d’intégrité territoriale de la Géorgie”. La présidence française de l’UE, qui consulte ses partenaires afin de parvenir à une position commune au sommet extraordinaire de lundi, “appelle de ses voeux une solution politique des conflits en Géorgie”.

“Inacceptable”

L’Allemagne et la Grande-Bretagne ont aussi déploré une décision “inacceptable”.
Pour la chancelière allemande Angela Merkel, elle “contredit le principe d’intégrité territoriale, un principe fondamental du droit international des peuples”.
Cet acte est “injustifiable et inacceptable” également pour le gouvernement britannique, dont le ministre des Affaires étrangères David Miliband, qui le dit “voué à l’échec”, se rendra mercredi en Ukraine “pour former la coalition la plus large possible contre l’agression russe en Géorgie”.
Plusieurs dirigeants internationaux se sont inquiétés des conséquences de cette reconnaissance.
“Les événements d’aujourd’hui pourraient avoir des implications plus larges pour la sécurité et la stabilité dans le Caucase”, a ainsi affirmé le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Plus de 100 missiles de l’OTAN en mer Noire

Mardi, août 26th, 2008

Plus de 100 missiles de l’OTAN en mer Noire

© Solidarité & Progrès

25 août 2008 (RIA Novosti) — Plus de cent missiles Tomahawk et Harpoon se trouveraient à bord des navires de guerre de l’OTAN qui viennent d’entrer dans les eaux de la mer Noire, a déclaré à RIA Novosti une source au sein des services de renseignement militaire russes.

A l’heure actuelle, un groupement de navires de l’OTAN comprenant la frégate polonaise General Kazimierz Pulaski, le destroyer américain USS McFaul, la frégate allemande Lübeck, la frégate espagnole Almirante Juan de Borbon et l’escorteur côtier américain USCGC Dallas, se trouve en mer Noire.

“Le destroyer américain USS McFaul, qui mouille actuellement dans le port géorgien de Batoumi, dispose à son bord d’une cinquantaine de missiles de croisière Tomahawk. Ces missiles peuvent être équipés d’ogives nucléaires et servent à neutraliser des cibles au sol. Les autres navires sont actuellement concentrés dans la partie nord de la mer Noire”, a précisé la source.

Selon l’interlocuteur de RIA Novosti, les autres bâtiments de l’OTAN sont dotés au total de 64 missiles antinavires Harpoon et de huit hélicoptères de classe différente.

“En substance, l’OTAN est en train de former en mer Noire un groupement de navires de surface équipés de missiles”, a-t-il expliqué.

L’escorteur côtier américain USCGC Dallas est actuellement à 3-4 heures du port de Batoumi sur lequel il a mis le cap, a-t-il indiqué.

Commentant la présence navale de l’OTAN en mer Noire, le capitaine de vaisseau Igor Dygalo, porte-parole de la marine russe, a affirmé plus tôt : “La marine russe est au courant. La flotte de la mer Noire continue de remplir sa mission en matière de sécurité de la navigation au large de l’Abkhazie”.

L’administration américaine avait annoncé avoir mobilisé des avions militaires et des navires de guerre pour acheminer à la Géorgie un lot d’aide humanitaire.

Pour creuser le sujet : Focus

L’OTAN déplore la décision russe de reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie

Mardi, août 26th, 2008

L’OTAN déplore la décision russe de reconnaître l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie

© AP

BRUXELLES - L’OTAN a déploré mardi la décision de Moscou de reconnaître l’indépendance des provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie en Géorgie

Le secrétaire général de l’Alliance atlantique Jaap de Hoop Scheffer a considéré que cette décision constituait une “violation directe” des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui ont été approuvées par la Russie.

“Les actions entreprises ces dernières semaines par la Russie remettent en question l’engagement de la Russie en faveur de la paix et de la stabilité dans le Caucase”, souligne-t-il dans un communiqué, réaffirmant le soutien de l’OTAN en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Géorgie. AP

Pourquoi ne pas abolir l’OTAN, tout simplement ?

Jeudi, août 21st, 2008

Pourquoi ne pas abolir l’OTAN, tout simplement ?

© Mondialisation.ca

otan1

[L'OTAN a pour objectif] «d’exclure les Russes, d’inclure les Américains et de tenir les Allemands sous la botte».

Lord Ismay, premier secrétaire général de l’OTAN

«Nous devons immédiatement convoquer une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord pour évaluer la sécurité de la Géorgie et passer en revue les mesures que l’OTAN peut prendre pour contribuer à stabiliser cette situation très dangereuse.»

Sénateur John McCain, (8 août 2008)

«Si nous avions travaillé de manière préventive avec la Russie, avec la Géorgie, en nous assurant que l’OTAN avait le genre de capacité, la présence et l’engagement idoines, nous aurions pu peut-être éviter ça» [L'invasion de l’Ossétie du sud par la Géorgie et la riposte russe subséquente ].

Tom Daschle, ancien chef de la majorité au Sénat et conseiller du sénateur Barack Obama, (17 août 2008)

«De tous les ennemis des libertés publiques, la guerre est peut-être le plus redoutable parce qu’elle comprend et développe le germe de tous les autres ennemis.»

James Madison (1751-1836), quatrième président des USA

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est une relique de la Guerre froide. Elle a été créée le 4 avril 1949 comme une alliance défensive des pays d’Europe occidentale avec le Canada et les USA pour protéger ceux-ci des empiétements de l’Union soviétique.

Mais depuis 1991, l’empire soviétique n’existe plus et la Russie a coopéré économiquement avec les pays d’Europe occidentale, en leur fournissant du gaz et du pétrole, et des matières premières en tous genres. Ceci a accru l’interdépendance économique européenne et, par conséquent, considérablement réduit la nécessité d’une telle alliance militaire défensive au-dessus et au-delà de la défense militaire des pays européens eux-mêmes.

Mais le gouvernement US ne voit pas les choses ainsi. Il préférerait garder son rôle de protecteur paternaliste de l’Europe et d’unique superpuissance au monde. L’OTAN est l’outil qui convient à cet effet. Mais peut-être le monde devrait-il s’inquiéter de ces gens qui sillonnent la planète avec un bidon d’essence dans une main et une boîte d’allumettes dans l’autre, se faisant passer pour des vendeurs d’assurances incendie.

En, l’état actuel des choses, c’est un fait que le gouvernement et la nomenklatura des affaires étrangères US considèrent l’OTAN comme un outil important de la politique étrangère US d’intervention à travers le monde. Étant donné que de nombreux hommes politiques US ne soutiennent plus de facto l’Organisation des Nations Unies comme organisation internationale suprême consacrée au maintien de la paix dans le monde, une OTAN sous contrôle US semble être, À leurs yeux, un substitut plus attrayant à l’ONU pour fournir une couverture légale aux offensives militaires par ailleurs illégales qu’ils entreprennent à travers le monde. Ils préfèrent garder le contrôle total sur une petite organisation comme l’OTAN, même si elle est devenue une institution obsolète, que de devoir faire des compromis à l’ONU, où les USA ont néanmoins une des cinq voix de véto au Conseil de sécurité.

C’est la logique derrière les propositions visant à réorganiser, à réorienter et à élargir l’OTAN, afin de la transformer en un outil flexible de la politique étrangère US. C’est une nouvelle démonstration de ce que les institutions superflues ont une vie propre. En effet, lorsque leur vocation première n’existe plus, de nouveaux objectifs sont inventés pour les maintenir en vie.

En ce qui concerne l’OTAN, le plan est d’en faire une alliance politico-militaire impériale et offensive contre le reste du monde, en l’élargissant. Conformément au plan, l’OTAN serait élargie à l’Europe centrale et orientale pour inclure non seulement la plupart des anciens membres du Pacte de Varsovie (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie, Albanie et Hongrie) et bon nombre des anciennes républiques de l’Union soviétique(Estonie, Lituanie, Lettonie, Géorgie et Ukraine), mais aussi à l’Asie pour inclure le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, et peut-être, au Moyen-Orient, admettre Israël. Aujourd’hui, l’OTAN, qui comptait au départ 12 membres, est passée à 26 membres. À l’avenir, si les USA atteignent leur objectif a sa manière, l’OTAN pourrait devenir une organisation de 40 membres.

Aux USA, tant les Républicains que les Démocrates voient la transformation de la vieille OTAN en cette nouvelle alliance offensive militaire comme une bonne idée (néocone) pour promouvoir les intérêts US partout dans le monde, ainsi que ceux de ses proches alliés, comme Israël. Ce n’est pas seulement une idée activement promue par l’administration néocone Bush-Cheney, mais aussi par les conseillers néoconservateurs des deux candidats à l’élection présidentielle US de 2008, le sénateur John McCain et le sénateur Barack Obama. En effet, les deux candidats sont d’enthousiastes partisans de l’interventionnisme militaire, et c’est essentiellement parce que tous deux s’appuient sur des conseillers provenant des mêmes milieux néocons.

Par exemple, la précipitation avec laquelle les Bush-Cheney ont imprudemment promis à l’ancienne république soviétique de Géorgie l’adhésion à l’OTAN et fourni un appui et un ravitaillement militaire US est un bon exemple de la manière dont l’OTAN est perçue à Washington DC par les deux principaux partis politiques US. D’une part, le candidat présidentiel républicain John McCain envisage un nouvel ordre mondial construit autour d’une “Ligue des démocraties» d’inspiration néocon qui remplacerait de facto les Nations Unies et par laquelle les USA gouverneraient le monde. D’autre part, le sénateur Barack Obama n’a pas une position très lointaine des propositions de politique étrangère du sénateur McCain. En effet, le sénateur Obama préconise l’utilisation de la force militaire des USA et des interventions militaires multilatérales dans les crises régionales, pour “des raisons humanitaires”, même si ce faisant, l’ONU doit être court-circuitée.

Par conséquent, si jamais il obtient le pouvoir, il y a fort à parier que le sénateur Obama n’aurait pas de scrupule à adopter la vision du monde du sénateur McCain. Par exemple, les deux candidats à l’élection présidentielle seraient probablement favorables à la suppression de la clause « no first strike » (ne pas être les premiers à attaquer) de la convention de l’OTAN. On peut tenir pour acquis que quel que soit l’homme politique qui entrera à la Maison Blanche, le monde sera moins régi par les lois et moins sûr, et la situation ne sera guère meilleure qu’elle ne l’est sous l’administration voyoute des Bush-Cheney.

Il est toutefois difficile de voir en quoi ce nouveau rôle offensif attribué l’OTAN serait dans l’intérêt des pays d’Europe ou du Canada. L’Europe de l’Ouest, en particulier, a tout à craindre d’une résurgence de la guerre froide avec la Russie, et peut-être avec la Chine. La transformation de l’OTAN d’organisation militaire de défense de l’Atlantique Nord en une organisation militaire offensive d’envergure mondiale sous direction US va avoir des répercussions géopolitiques internationales à travers le monde, mais surtout pour l’Europe. L’Europe a une forte attraction économique pour la Russie. Alors pourquoi s’embarquer dans la politique agressive d’encerclement militaire de la Russie de l’administration Bush-Cheney par un élargissement de l’OTAN aux portes de la Russie la porte et en plaçant des boucliers anti- missiles juste à côté de la Russie? Ne serait-il pas mieux pour l’Europe de développer des relations économiques et politiques harmonieuses avec la Russie? Pourquoi préparer la prochaine guerre?

Quant au Canada, sous le gouvernement minoritaire du Néocon Steven Harper, il est malheureusement devenu de facto une colonie US en ce qui concerne les affaires étrangères, et cela, sans tout débat sérieux ni référendum à cet effet au Canada même. La dernière chose dont le Canada ait besoin serait de poursuivre sur cette route minée.

En conclusion, il semblerait que l’ idée humaniste de faire la promotion de la paix, du libre-échange et du droit international comme fondements de l’ordre mondial a été écartée au profit d’un retour à la politique de grande puissance et à la diplomatie de la canonnière. Il s’agit d’un retour en arrière de 100 ans.

C’est une honte.

Article original en anglais, Why Not Simply Abolish NATO?, publié le 20 août 2008.

Traduction Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur et la source.

L’OTAN va se pencher sur le conflit en Géorgie (Nezavissimaïa gazeta)

Lundi, août 18th, 2008

L’OTAN va se pencher sur le conflit en Géorgie (Nezavissimaïa gazeta)

© Alter Info, RIAN

Une rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN est prévue pour demain à l’initiative des Etats-Unis, lit-on lundi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

elargissement otan

L’avenir du dialogue Russie-OTAN à la lumière des récents événements dans le Caucase est à l’ordre du jour de la rencontre, ce qui veut dire que de nombreux acquis de la coopération entre la Russie et l’Alliance de l’Atlantique Nord seront remis en cause, mais les experts estiment que la coopération Russie-OTAN ne sera pas entièrement arrêtée.

Selon Kurt Volker, ambassadeur américain à l’OTAN, pour l’instant, aucune réaction concrète aux actions de Moscou n’a été décidée. Mais les ministres débattront du bien-fondé des rencontres régulières des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des ambassadeurs des pays membres de l’Alliance avec leurs collègues russes. Ces réunions se tiennent dans le cadre du Conseil Russie-OTAN, principale structure destinée au développement des rapports entre la Russie et l’Alliance. Des réunions du Conseil Russie-OTAN au niveau des ambassadeurs et des représentants militaires sous la présidence du secrétaire général de l’OTAN se tiennent au moins une fois par mois.

“La situation sérieuse qui a obligé la Russie à lancer rapidement une opération militaire en Ossétie du Sud sans en informer préalablement Bruxelles après l’attaque géorgienne contre Tskhinvali ne s’inscrit pas dans le format du Conseil Russie-OTAN, bien que Moscou ait proposé de convoquer d’urgence le conseil aussitôt après le début de la phase active des opérations militaires”, a déclaré Alexandre Nikitine, professeur au MGUIMO (Institut des relations internationales de Moscou), et président de l’Association russe de la science politique.

Le Conseil Russie-OTAN est un mécanisme polyvalent qui régit la coopération entre la Russie et l’Occident dans des dizaines de domaines, et la cessation totale de cette coopération à cause d’un conflit régional particulier serait une réaction excessive, estime l’expert.

“Par exemple, la coopération entre la Russie et l’OTAN en matière de planification de la politique nucléaire et de la politique de non-prolifération n’a rien à voir avec les événements en Géorgie et, de toute évidence, cette coopération se poursuivra, a fait remarquer M. Nikitine. Tout comme les négociations sur le désarmement nucléaire s’étaient poursuivies entre l’URSS et l’Occident dans les plus dures années de la guerre froide, où des accords importants furent même signés”.

Alexandre Nikitine suppose que la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ne peut pas non plus être interrompue. Aucune rupture des rapports n’aura lieu, estime-t-il. En effet, malgré les commentaires sévères sur le conflit, l’Alliance s’est comportée, dans l’ensemble, de façon très réservée et n’a pas entrepris d’actions hostiles durant les cinq jours qu’a duré l’opération des troupes russes. L’OTAN a maintenu une position d’attente et “la réaction relativement excessive sur les plans psychologique et idéologique qui a suivi l’achèvement de la phase active de l’opération russe est plutôt une action compensatoire qui n’est pas en mesure de changer le fait accompli”, a résumé M. Nikitine.

Cet article est tiré de la presse et n’a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Moscou accuse l’OTAN d’avoir « encouragé la Géorgie » à attaquer l’Ossétie du Sud

Lundi, août 11th, 2008

Moscou accuse l’OTAN d’avoir « encouragé la Géorgie » à attaquer l’Ossétie du Sud

© Alter Info

L’envoyé de la Russie à l’OTAN, Dmitri Rogozine, a dépêché une note officielle aux représentants de tous les pays membres à Bruxelles en regard aux actions militaires de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud. Il leur demande de ne pas soutenir Mikhail Saakashvili [le président de la Géorgie].

Global Research
Dimanche, le 10 août 2008

L’OTAN a encouragé la Géorgie – selon l’envoyé russe

georgie

L’envoyé de la Russie à l’OTAN, Dmitri Rogozine, a dépêché une note officielle aux représentants de tous les pays membres à Bruxelles en regard aux actions militaires de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud. Il leur demande de ne pas soutenir Mikhail Saakashvili [le président de la Géorgie].

« La Russie a déjà entamé des consultations avec les ambassadeurs des pays de l’OTAN et des consultations avec les représentants militaires de l’OTAN auront lieu demain. Nous les mettrons en garde contre le fait de soutenir d’avantage Saakachvili, » a déclaré Rogozine.

Rogozine dit que l’agression géorgienne contre l’Ossétie du Sud est évidente.

« C’est une agression non déguisée accompagnée par une grande propagande de guerre, » a-t-il déclaré.

Rogozine a relié l’attaque de vendredi à l’appui apporté à Saakashvili lors du récent sommet de l’OTAN à Bucarest. Lors de la réunion, Rogozine dit que l’on « a laissé entendre que la Géorgie pourrait devenir membre de l’OTAN. »

L’Ossétie du Sud est près de la catastrophe humanitaire – selon le ministre russe des Affaires étrangères

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dit qu’il espère que les partenaires occidentaux de la Géorgie prennent en considération ce qui s’est passé en Ossétie du Sud et qu’ils en tirent des conclusions.

« Tout confirme nos nombreux avertissements adressés à la communauté internationale concernant la nécessité de porter une attention à l’achat massif d’armes par la Géorgie pendant plusieurs années. Aujourd’hui, nous voyons comment ces armes et les troupes spéciales géorgiennes qui ont été formées par des spécialistes étrangers sont utilisées, » a-t-il déclaré.

Le ministre des Affaires étrangères a également accusé les autorités géorgiennes d’ignorer l’appel à observer le cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU pendant les Jeux Olympiques de Pékin.

La Russie attaque la Géorgie – selon le président géorgien Mikhail Saakashvili

Pendant ce temps, le président géorgien Mikhail Saakashvili a déclaré vendredi à CNN que la Russie « est en guerre contre la Géorgie. »

Il a déclaré qu’il était dans l’intérêt des États-Unis d’aider la Géorgie.

« Cela concerne non seulement la Géorgie, mais aussi les États-Unis et ses valeurs. Nous sommes un pays épris de liberté et nous sommes attaqués, » a déclaré le président Saakachvili.

La Géorgie a demandé aux États-Unis et à d’autres pays de faire pression sur la Russie « pour mettre fin à l’agression militaire » en Ossétie du Sud, tel que le déclarait vendredi l’ambassadeur de Géorgie aux États-Unis, Vasil Sikharulidze, aux médias américains.

« Nous demandons à nos amis, y compris les États-Unis, d’agir à titre de médiateurs et d’essayer de persuader la Russie de mettre fin à cette agression militaire et à cette incursion en Géorgie, » a déclaré l’ambassadeur Sikharulidze.

Plus tôt, le président américain George W. Bush déclarait que les États-Unis soutiennent l’intégrité territoriale de la Géorgie.

« [Le président géorgien] Saakashvili est un assassin »

Le président de la république démembrée d’Ossétie du Sud, Edouard Kokoity, affirme qu’environ 1,400 personnes ont été tuées par les bombardements géorgiens.

« Il s’agit du troisième génocide du peuple d’Ossétie réalisé par la Géorgie, et [le président géorgien] Saakashvili est le principal assassin, » a déclaré Kokoity.

La réaction de l’Abkhazie

Dans le cadre de l’escalade des tensions en Ossétie du Sud, les forces armées de l’Abkhazie se déplacent vers la frontière de la Géorgie, selon ce qu’a déclaré vendredi le président de la république démembrée, Sergey Bagapsh.

« Indépendamment de l’évolution de la situation en Ossétie du Sud, nous n’arrêterons pas de nous déplacer vers la frontière de la Géorgie. Aujourd’hui, ils lancent une agression militaire contre l’Ossétie du Sud et demain, ce pourrait être l’Abkhazie. Ça ne peut plus durer comme ça, » a déclaré Bagapsh.

Les efforts diplomatiques s’accélèrent

L’Union européenne en appelle à une cessation immédiate de la violence. Elle dit qu’elle est « profondément préoccupé » par cette escalade dramatique du conflit entre Tbilissi et sa république séparatiste.

La porte-parole du Conseil de l’Union européenne a déclaré que le haut représentant de la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union, Javier Solana, a parlé jeudi au président géorgien Mikhaïl Saakachvili. Elle a déclaré que Solana a exhorté Saakashvili de faire preuve de retenue et de retourner à la table de négociations.

La porte-parole de Javier Solana, Cristina Gallach, a déclaré vendredi au services des nouvelles de « Russia Today » qu’une action urgente est nécessaire pour empêcher de nouvelles pertes en vies humaines.

« Nous sommes extrêmement préoccupée par les derniers développements et nous pensons qu’il est très regrettable qu’il y ait eu des pertes en vies humaines. Le plus urgent pour le moment est de calmer la situation, » a-t-elle dit.

Le Secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a appelé les autorités de la Géorgie et de l’Ossétie du Sud à mettre fin à la violence et à rétablir des négociations pacifiques.

La Secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a exhorté la Russie à cesser les attaques contre la Géorgie, à respecter son intégrité territoriale et à retirer ses troupes du territoire géorgien.

Source : http://www.globalresearch.ca/

Traduction de Dany Quirion pour Alter Info

“Défense” française: intégration dans l’Europe et dans l’Otan, soutien à une intervention en Iran? ….

Samedi, juin 21st, 2008

“Défense” française: intégration dans l’Europe et dans l’Otan, soutien à une intervention en Iran? ….

© Mondialisation.ca

sarko armee francaise
Nicolas Sarkozy avec les troupes françaises à Kaboul le 22 décembre 2007
Source de la photo: archives de l’AFP

Défense: Sarkozy supprime des effectifs pour financer l’achat d’équipements, et pour mieux aller vers une défense européenne intégrée à l’OTAN . Il a présenté le mardi 17 juin devant quelque 3000 personnels des armées, des forces de sécurité intérieure et de la sécurité civile le Nouveau livre blanc définissant les orientations de la Défense pour les 15 années à venir. De la part du Président le plus atlantiste et le plus pro-israélien que la France ait connu que peut-on attendre ?

Le discours que Nicolas Sarkozy a tenu conforte les pires craintes quant à l’appui qu’il pourrait être conduit à apporter aux Israéliens et aux Étatsuniens dans l’attaque de l’Iran.

L’opposition entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy s’était exaspérée quand le dernier alors ministre des finances avait voulu réduire les crédits militaires. On attendait donc du livre blanc une réduction drastique des crédits militaires, les caisses vides pour cause de prodigalité au patronat ne pouvant théoriquement que consacrer ces restrictions budgétaires. Il n’en sera rien, certes Nicolas Sarkozy va réduire les effectifs et il envisage la suppression de 54.000 postes mais il continue à financer largement l’équipement. L’État français consacrera 377 milliards d’euros (618 milliards $ CAN) à son armée jusqu’en 2020, avec un effort accru en matière de crédits d’équipements, ce qui ne peut manquer de réjouir ses amis de l’industrie de l’armement qui sont par une étrange spécificité française propriétaires des médias, Dassault et Lagardère. Mais pour comprendre la logique de ce livre blanc il faut non seulement mesurer le pactole qui va tomber dans les caisses de l’industrie de l’armement, mais également comprendre comment l’armée française va être intégrée à une défense européenne, elle-même totalement intégrée à l’OTAN, donc aux États-Unis.

Le précédent Livre blanc remontait à 1994. Il présentait déjà une évolution importante par rapport à la position qui avait été celle du Général De Gaulle. Sous De Gaulle, la France avait fait alors le choix de la dissuasion nucléaire face à l’Union soviétique. Il ne s’agissait pas de gagner une guerre mais de l’empêcher en allant y compris jusqu’à sa propre destruction. C’est pourquoi la nation devait rester maître de ce choix fondamental. Et à la différence de la Grande-Bretagne, la France marquait alors son indépendance de commandement vis-à-vis des États-Unis. En décidant, en mars 1966, de se retirer du commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), le général de Gaulle avait opté pour l’indépendance de la dissuasion nucléaire française vis-à-vis de l’Alliance. Ce retrait du Commandement n’a été remis en cause par aucun des successeurs du Général De Gaulle jusqu’à Nicolas Sarkozy qui l’a envisagé très clairement. Et qui a répété ce choix devant 3000 cadres de l’armée.

C’est une évolution qui prend désormais des allures de rupture. Au nom de la dissuasion, le premier Livre blanc de 1972, sous le président Georges Pompidou, combinait la spécificité française dans l’Alliance atlantique et sa position militaire dans la guerre froide face à la menace soviétique en développant ce poids des industries de l’armement. Si l’on excepte les opérations en francafrique qui sont des interventions classiques, l’armée française se développe selon cette logique d’accumulation d’investissements dans les équipements, qui va la conduire à l’armée de métier mais aussi peu à peu passer du défensif à l’offensif.

Le privilège accordé à la dissuasion nucléaire dans les dépenses budgétaires s’est exercé à partir du choix gaullien en partie aux dépens de l’armée de terre. De fait une bonne part du budget militaire est passé sous l’autorité directe du président de la République et relève du secret de la défense.. Une industrie nationale de défense se développe avec des barons, en particulier Dassault, le grand maître d’oeuvre des Mirages, puis du Rafale mais aussi patron de presse, comme Lagardère, le poids de ce complexe industrialo-médiatique pèse de plus en plus sur les orientations françaises, son poids en matière de Défense mais aussi de politique grandit et ce n’est un secret pour personne que tout ce beau monde vit assez mal la position française de refus de l’engagement aux côtés des États-Unis dans l’invasion de l’Irak. Donc plutôt de tenter de voir en Sarkozy le maître d’œuvre d’une nouvelle politique, il serait peut-être intéressant de voir quelles sont les forces en France mais aussi aux États-Unis qui se sont donné les moyens d’avoir un Sarkozy à la tête de la France. Ces forces se sont développées non seulement sous la droite, mais l’élection de Mitterrand a coïncidé avec une nouvelle vague de nationalisations, suivies de privatisations après que l’État ait rendu les nouvelles multinationales encore plus rentables, des fortunes sont nées de ces opérations juteuses.

Des expéditions coalisées à la fin de la guerre froide vont accélérer cette évolution, la guerre du Golfe de 1991 est l’occasion de révisions. Sans revenir fondamentalement sur le concept de dissuasion nucléaire, le Livre blanc sur la défense de 1994 déjà remet l’accent sur la notion de projection des forces à l’extérieur. C’est de plus en plus la fin du nucléaire dissuasif, avec l’arrêt du missile sol-sol tactique Hadès, des essais nucléaires après une dernière campagne de tirs décidée par le président Chirac lors de son premier mandat, la fermeture du centre d’essais du Pacifique, le passage à la simulation ou encore le démantèlement des missiles sol-sol stratégiques du plateau d’Albion. En revanche et cela sera dévoilé par le président Chirac dans son discours de Brest on passe à un nucléaire offensif avec équipement des rafales ( toujours Dassault) et on se prononce pour une intégration européenne.

Selon le livre blanc présenté en juin 2008, les crédits d’équipement augmenteront pour passer de 15,5 milliards d’euros par an aujourd’hui en moyenne à 18 milliards d’euros d’ici 2020.

Objectif: être capable à terme de déployer, en six mois et pour une durée d’un an, 30 000 hommes à 7000 ou 8000km de la France, et de mobiliser 10 000 hommes sur le territoire national en cas de crise majeure. On ne peut pas accuser Nicolas Sarkozy de rompre avec son prédécesseur. Dans son discours de Brest en 2005, Jacques Chirac avait montré dans l’indifférence générale comment on était passé d’un nucléaire défensif qui était celui du Général De Gaulle, à un nucléaire offensif avec rafales équipées de tête nucléaire et porte avion, sans parler des sous-marins qui pouvaient à chaque moment avait-il expliqué tirer sur n’importe quelle ville du monde. La logique de cette armée de métier que dessine le livre blanc reste la même, c’est une armée qui est dirigée vers l’extérieur et dont tous les moyens sont prévus pour aller prendre sa place dans les coalitions de l’OTAN et des États-Unis. C’est une armée qui va offrir ou prétend offrir à l’Europe la capacité nucléaire française.

Dans cette logique l’armée devra disposer d’ici 2020 de 300 avions de combat opérationnels (Rafale et Mirage 2000 modernisés), d’un porte-avions (la décision sur le second porte-avions a été reportée à 2011-2012 pour des raisons budgétaires), de 18 frégates, six sous-marins nucléaire d’attaque et quatre sous-marins lanceurs d’engins.

Pourtant, nous garantit Nicolas Sarkozy, le budget des armées, lui, n’augmentera guère: sur la période 2009-2011, il sera maintenu au niveau de l’inflation, puis progressera de 1 pour cent chaque année en plus de l’inflation à partir de 2012. Résultat: l’effort de défense représentera 2 pour cent du PIB en 2020, contre 2,3 pour cent aujourd’hui. Car Nicolas Sarkozy entend financer l’effort d’équipement par une réduction des effectifs militaires: 54 000 postes civils ou militaires seront supprimés en six ou sept ans. Au total, l’armée comptera à terme 224 000 hommes contre 271 000 aujourd’hui.. L’armée de terre subira une réduction de 17 pour cent de ses effectifs pour atteindre 130 600 hommes, l’aviation de 24 pour cent avec 50 000 hommes et la Marine de 11 pour cent avec 44 100 hommes. Sont essentiellement visés les services de soutien et de logistique, qui mobilisent 60 pour cent des effectifs actuellement, les 40 pour cent restants appartenant aux unités opérationnelles. Nicolas Sarkozy entend inverser ce rapport. Ce qui renforce la logique d’une armée offensive, d’intervention. Même si dans son discours de Cherbourg de novembre dernier le chef de l’État a insisté sur le caractère défensif, tout va dans un sens contraire.

D’ici 2020, la France va en effet doubler le budget consacré au renseignement spatial, qui passera à environ 700 millions d’euros par an. De nouveaux moyens seront aussi consacrés à l’achat de drones de surveillance. Un “conseil national du renseignement” sera par ailleurs créé, avec un “coordinateur national du renseignement” placé auprès du président de la République. Ces orientations seront déclinées dans le cadre de deux lois de programmation militaire pour la période 2009-2014, puis pour 2012-2017. La première doit être bouclée d’ici fin juillet pour une présentation au Parlement “mi-septembre”, selon l’Élysée.

Cette avancée au pas de course est bien nous dira-t-on dans la logique de l’hyperactif président, mais elle est surtout destinée à imposer une situation irréversible d’intégration européenne et de retour dans le commandement de l’OTAN, une logique d’expédition, pour défendre non pas le pays, mais “les intérêts” français dans le monde, c’est-à-dire des intérêts de plus en plus intégrés aux multinationales financiarisées.

Le Livre blanc sera quant à lui examiné mercredi en conseil des ministres, puis présenté devant les parlementaires le 26 juin par le Premier ministre François Fillon. “Nous savons que nous pouvons financer ce programme. Ce sont des objectifs qui sont tenables et donc qui seront tenus”, assure-t-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. Nul doute qu’ils le seront fut-ce au prix de notre santé et de l’éducation de nos enfants.

On dépeint la logique néolibérale, qui a présidé aux avatars des traités constitutionnels européens, comme un démantèlement de l’État. On mesure bien que le capital sous sa forme impérialiste, celui de la concurrence entre multinationales dans le pillage des ressources de la planète a plus que jamais besoin de l’État. Il a besoin de l’État pour imposer aux peuples des politiques qui les spolient, il a besoin de l’État pour ses budgets militaires, pour éponger les pertes des jeux financiers. Il a même besoin d’une forme supra-étatique sur laquelle le citoyen n’a plus prise. L’évolution de l’armée française va entièrement dans ce sens, celui de l’agressivité impérialiste sous commandement des États-Unis.
Si l’Irlande a dit NON, c’est pour une bonne part parce que ce pays tient à son statut de neutralité, et que sachant les projets de la présidence française, les Irlandais ne voulaient pas se retrouver dans des politiques aventurières.

Le Livre blanc confirme en effet la volonté de la France d’oeuvre dans le même temps à un renforcement de la politique de Défense européenne -l’objectif étant de disposer d’une capacité européenne de 60 000 hommes déployables sur un théâtre éloigné pendant un an-et à un retour sous condition de la France dans le commandement intégré de l’OTAN

Les scénarios d’intervention qu’on reçus les journalistes laissent rêveur: ainsi il y a celui où un pays (qui ne peut être que l’Iran ou la Russie) serait susceptible de vouloir “tester la solidarité au sein de l’OTAN”:

“Une invasion déclenchant le mécanisme de solidarité de l’Alliance paraît peu probable dans les 15 années à venir. En revanche, dans le cadre d’une affirmation de puissance ou d’intérêts, des pays riverains ou à portée de membres de l’Alliance peuvent être tentés de tester les limites de la solidarité en adoptant des modes de confrontation indirecte: déstabilisation régionale, attaque ponctuelle, menace d’emploi de missiles, campagne terroriste… Quel qu’en soit l’auteur, le risque d’une action limitée débouchant sur une erreur de calcul stratégique impliquant l’Alliance ne peut être négligée.”

ou encore … / Engagement de la France dans un conflit régional majeur.

”Dans un tel scénario, la décision d’engagement de la France résulterait d’une atteinte directe à des intérêts stratégiques et serait conçue d’emblée dans un cadre multinational. Ce scénario est déterminant pour définir le volume et les capacités d’action des armées.”
“Ce scénario ne conduirait pas forcément à une opération massive, unique, mais pourrait se développer en un ensemble d’opérations très diversifiées (de l’évacuation des ressortissants à l’opération de paix en passant par toute la gamme des opérations spéciales ou des frappes ciblées) contribuant à l’action majeure ou la couvrant. Il pourrait nécessiter la sécurisation du trafic maritime dans des zones sensibles (détroits en particulier)”.

Ce dernier point fait évidemment penser à l’éventualité d’une guerre multinationale contre l’Iran …

Le discours de Nicolas Sarkozy ne peut que conforter nos craintes après les propos du Premier ministre israélien, ceux de G.W.Bush à Londres, les déclarations du chef d’État français désignent également l’Iran, voici ce qu’en rapporte le Nouvel Observateur en ligne.

Nicolas Sarkozy promettant qu’une réintégration de la France dans le commandement intégré de l’Alliance atlantique ne se fera que “si au préalable il y a un progrès de l’Europe de la défense” (le président se gardant bien de préciser quel progrès il attend, surtout après le rejet irlandais de ce traité de Lisbonne qui devait justement être le cadre institutionnel de cette relance.). Et là on découvre ce qui n’a jamais été dit par la presse française aux mains des marchands d’arme que le Traité de Lisbonne devait favoriser “une Europe de la défense” que l’Irlande a refusée.

Mais il y a un point qui passera peut-être inaperçu et qui me semble pourtant mériter une attention toute particulière.

C’est ce que Nicolas Sarkozy a dit et ce qu’il a sous-entendu concernant l’Iran.

Le chef de l’État a, en effet, insisté sur la nécessité de “recentrer” notre présence militaire à l’étranger “sur nos zones d’intérêt stratégique “et à ce propos il a mentionné les accords qu’il a passés avec les Émirats Arabes Unis et donc l’ouverture de la base française à Abou Dhabi, située en face des côtes iraniennes.

Quelques minutes plus tard, il a justement parlé de la République islamique en disant que “la crise iranienne était la première menace qui pèse sur le monde”.

En fait, l’Iran est le seul pays étranger - en dehors de l’allié américain - que le chef de l’État a mentionné au cours de son discours sur la Défense - le seul.

S’agit-il d’une simple gesticulation visant à faire pression sur Téhéran au moment où les leaders iraniens viennent une nouvelle fois de refuser une proposition des six?

Ou est-ce déjà une préparation psychologique de l’opinion française à d’éventuelles frappes américaines et/ou israéliennes que la France soutiendrait en se chargeant, par exemple, de contrôler une partie du Golfe persique à partir notamment de sa base d’Abou Dhabi?

Il est peu probable que ces projets bellicistes rencontrent une véritable opposition, dans l’état de délabrement politique où en est la représentation nationale, les véritables protestations seront celles des députés maires qui protesteront contre les fermetures de casernes en France. Le Livre blanc prévoit simplement que “les territoires qui seront touchés par les mesures de restructuration bénéficieront d’un accompagnement économique”. “Cela va être difficile et ça va demander beaucoup d’engagement de l’État”, dit-on à l’Élysée. Mais on peut craindre que la bronca se limite là et qu’en particulier les socialistes se taisent dans la mesure où ils sont atlantistes, pro-européens jusqu’à la forfaiture. Ils se réjouiront sans doute de cette avancée d’une défense européenne et du retour programmé de la France dans le commandement de l’OTAN. On imagine mal par exemple Ségolène Royal qui est capable de refuser le nucléaire civil aux iraniens protester contre la logique d’une armée française qui confirme sa spécialisation dans le nucléaire et le renseignement spatial pour complaire à ses marchands qui sont aussi les amis de Sarkozy.

C’est face à ce genre de situation que l’on mesure à quel point la destruction systématique des organisations, parti communiste, syndicats, laisse aujourd’hui le peuple français démuni. Il faudrait une force politique capable de mobiliser contre ces projets en cours de réalisation. Aujourd’hui où en France, l’on assiste à des manoeuvres d’appareil autour de la constitution d’une force politique dite vraiment à gauche, d’extrême-gauche, anticapitaliste, communiste, j’en passe et des meilleures, il est clair que l’urgence pour un véritable Parti Communiste serait de s’opposer aux dangereux projets du Président. Il faudrait rassembler les Français autour non seulement d’un mouvement de la paix qui refuserait les aventures, mais également autour d’une autre conception de la DEFENSE NATIONALE.

Voilà encore un des enjeux essentiels du prochain congrès du PCF, en sera-t-il seulement question ?

Pourtant peut-il exister un parti communiste, des communistes, à qui soit devenue étrangère la question de la paix et de la guerre, qui puissent dans ces temps où se multiplient les émeutes de la faim se désintéresser de la réponse que la France va apporter aux pays qui tentent d’aller vers le développement : la guerre, la menace nucléaire. Que le budget de la France fasse toujours plus pression sur des dépenses indispensables aux citoyens pour toujours donner plus aux trusts de l’armement entre autres ? Avons-nous abandonné la grande revendication d’un monde sans arme et sans guerre, pire acceptons-nous de substituer à une légitime défense nationale l’offensive impérialiste nucléaire ?

Nous ne pouvons pas continuer comme cela, il est des questions incontournables, la sortie de l’Europe, notre conception des relations internationales basées sur des coopérations mutuellement avantageuses, une politique de paix, une réorientation de nos priorités, c’est cela que l’on attend des communistes. Pour le moment je ne vois rien qui annonce cela et je ne peux croire que ces questions pourtant simples soient à ce point ignorées.

Article également publié sur le site de Wordpress.

Réforme 2008 de l’OTAN : vers une gouvernance militaire mondiale

Dimanche, juin 8th, 2008

Réforme 2008 de l’OTAN : vers une gouvernance militaire mondiale

© Solidarité & Progrès

10 mars 2008 (Nouvelle Solidarité) – En janvier, dans un rapport qualifié de « manifeste radical pour un nouvel Otan », cinq hauts gradés ont proposé une réforme de fond en comble de l’Otan.

Les auteurs du rapport Towards a Grand Strategy for an Uncertain World : Renewing Transatlantic Partnership [Vers une grande stratégie dans un monde incertain : renouvellement du partenariat transatlantique], sont :

- L’ancien chef d’état major des Pays Bas le général Henk van den Breemen, dont la fondation Naober finança et publia le rapport en 2007 ;
- L’ancien chef de l’armée britannique Field Marshal Lord Peter Inge, qui siège au conseil d’administration de la Société de mercenaires privé Aegis Defence très active en Irak ;
- L’ancien chef d’état major français, l’amiral Jacques Lanxade ;
- L’ancien chef du commandement suprême de l’Otan en Europe et ancien chef d’état major américain, le général John Shalikashvili ;
- L’ancien chef de l’état major allemand et ancien président du comité militaire de l’Otan, le général Klaus Naumann connu pour ces critiques acerbes d’Angela Merkel pour son refus net de tout déploiement de troupes allemandes dans le sud de l’Afghanistan.

otan

Pour commencer, le rapport dresse une liste des menaces qui pèsent sur l’avenir de l’humanité :

- Le fanatisme politique et le fondamentalisme religieux ;
- La face « noire » de la mondialisation : le terrorisme internationale, le crime organisé et la prolifération des armes de destruction de masse ;
- Le changement climatique (sic) pouvant provoquer des migrations « environnementales » à grande échelle et la sécurité des approvisionnements en énergie, menacée par des conflits provoqués par leur rareté croissante (re-sic) ;
- L’affaiblissement des Etats-Nations ainsi que celle des organisations internationales : l’ONU, l’Otan et l’UE. (re-re-sic)

Pour faire face à ces dangers d’une façon rapide et efficace, les généraux appellent à un changement complet dans le processus décisionnel au sein de l’Otan et proposent la création d’un espèce de « directorat »crée par une fusion des instances dirigeantes des Etats-Unis, l’UE et l’Otan. Pour y aboutir, il est grand temps de mettre fin à « l’obstruction » et aux velléités de rivalité de la part des européens (comprenez de la part de la France et de l’Allemagne).

Selon un article du Guardian du 22 janvier, on trouve parmi les changements les plus radicaux :

- L’adoption des décisions par vote majoritaire, permettant une prise de décision plus rapide grâce à l’élimination du droit de veto au sein de l’Otan ;
- La fin des notifications d’opposition nationale lors des déploiements militaires de l’Otan du type constaté en Afghanistan où certains pays refusent d’envoyer leurs troupes dans les zones de guerre ;
- Les membres de l’Alliance atlantique qui ne participent pas à une opération militaire n’en pourront plus décider le déroulement.
- Permettre l’emploi de la force sans autorisation préalable de l’ONU quand « une action immédiate est nécessaire pour protéger un grand nombre de vies humaines ».

A l’instar des complaintes formulées par le Secrétaire à la défense américain Robert Gates lors du séminaire Wehrkunde à Munich et concernant « l’amateurisme » des alliés dans la lutte contre les Taliban, les cinq généraux ont dramatisé leur message en prétendant que l’avenir de l’Otan se jouait là-bas. Le général allemand Klaus Naumann s’est livré à une attaque en règle contre la politique afghane de son propre gouvernement : « Le moment est venu où l’Allemagne doit décider d’être un partenaire sur lequel on peut compter » (…) « En insistant que ses troupes puissent bénéficier d’un traitement de faveur, le gouvernement Merkel contribue à la dissolution de l’Otan ».

Comble de l’horreur, le manifeste insiste que l’option d’une “première frappe” nucléaire, reste “un instrument indispensable” puisque qu’il n’existe, tout simplement, “aucune possibilité qu’un monde dénucléarisé existera ». Naumann affirme que pour arrêter la prolifération nucléaire, « il existe un gros bâton qu’on sera peut-être obligé d’utiliser si aucune autre option n’est disponible ».

Pour mettre cette thèse délirante au centre des débats précédant le sommet sur la réforme de l’Otan à Bucarest début avril, les cinq généraux, et ceux qui sont derrière eux, tentent de faire beaucoup de bruit autour de ce rapport, tout en cachant ses aspects les plus fous. Le rapport fut présenté le 10 janvier au CSIS à Washington, aux dirigeants du Pentagone et ensuite, le 16 janvier, à Bruxelles au German Marshall Fund of America (GMF).

En France, le Figaro du 3 mars a repris une tribune, signé par les mêmes cinq auteurs sous le titre : « On a besoin d’un nouveau concept pour l’Otan ».

Si le Traité de Lisbonne conduit l’UE à devenir une entité militaire, les généraux militent pour faire de l’Otan une entité politique, la conjonction des deux processus pouvant mener à leur fusion éventuelle. Face à des crises mondiales, et la nécessité d’agir d’une façon préventive, une réponse mondiale s’impose et après tout, pourquoi pas un gouvernement mondiale ?

Dans le passé disent-ils, l’Otan était une alliance défensive en charge de défendre le territoire des Etats membres. « Mais une réaction est aujourd’hui insuffisante, l’urgence est dans la prévention des crises, des conflits armés et des guerres, ce qui peut nécessiter une réaction initiale autre qu’une action militaire.

Aujourd’hui, « la stratégie que nous proposons est globale dans sa perspective. Elle cherche à prévenir les conflits en éliminant leurs causes. Certes, cela doit se faire en utilisant d’abord des moyens non militaires de manière proactive - et non pas réactive. Cette stratégie utilise l’escalade et la désescalade de la puissance de manière flexible et s’accorde tous les instruments de la politique et du pouvoir - la capacité d’influence et les moyens militaires. Elle n’implique le recours à la force militaire qu’en ultime recours, ce qui ne signifie pas nécessairement le dernier. »

A Prague en 2002, « l’Otan a convenu d’agir là ‘où ce serait nécessaire’, abandonnant ainsi la restriction imposée aux actes de défense de la zone du Traité. Finalement, les attentats du 11 septembre donnent à penser qu’aucun des conflits actuels ne peut être résolu exclusivement par des moyens militaires. Or, ceux de l’Otan sont exclusivement militaires. »

Les auteurs soulignent donc « la grande importance d’une coopération renforcée entre l’Otan, l’Onu et l’UE. L’Otan doit trouver les moyens de se doter des instruments et des ressources que les autres organisations internationales ont à leur disposition. Pour cela, la coopération entre l’Otan et l’UE en particulier doit être améliorée. L’Onu va continuer à jouer un rôle important, car c’est le seul organe qui possède une identité juridique capable d’autoriser des interventions, qu’elles soient militaires ou civiles, lorsqu’elles ne se réduisent pas à la légitime défense. » (…) « Etant donné que les moyens militaires ne suffisent plus, La difficulté est de convaincre les pays membres de l’Otan - notamment les Européens - de se pencher davantage sur les défis présents et à venir et de leur insuffler la volonté politique d’appliquer certaines de nos recommandations. »

Présent le 16 janvier lors de la présentation du rapport par quatre des cinq généraux (sans l’américain) au siège du German Marshall Fund of America à Bruxelles, l’apôtre du « libéral impérialisme » européen Robert Cooper a fait l’éloge du rapport qu’il qualifie « d’une étendu fantastique et très controversé ». Les auteurs ont prétendu alors d’avoir forcé quelque peu le trait afin d’attirer l’attention sur le fait qu’aucun plan existe pour confronter les défis globaux qu’ils soulèvent.

Notez ici que le modérateur du débat, Ronald D. Asmus, qui préside l’antenne du GMF à Bruxelles est un proche de Richard Holbrooke connu pour ses positions radicales sur le Kosovo. Asmus est également un grand partisan du retour de la France au commandement intégré de l’Otan et le vice-président du « Comité américain sur l’Otan » où siège Richard Perle et Robert Kagan dont la femme Victoria Nuland occupe le poste d’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’Otan à Bruxelles.

Pour conclure, le Guardian note que Robert Cooper se dit « intrigué » par le rapport tout en ajoutant avec une malice perfide « Peut-être allons nous employer l’arme nucléaire avant quiconque d’autre, mais je me méfierai de le dire à haute voix ».

Aujourd'hui sont déjà 2 visiteurs (10 hits) Ici!
Ce site web a été créé gratuitement avec Ma-page.fr. Tu veux aussi ton propre site web ?
S'inscrire gratuitement